Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Lendemains incertains  MAI

Une liberté retrouvée mais sous surveillan­ce

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Du jour au lendemain, la population française s’est retrouvée cloîtrée chez elle. Avec deux idées en tête : juguler l’épidémie et… ressortir à nouveau. Le déconfinem­ent s’est déroulé progressiv­ement à partir du 11 mai. Une date qui avait été évoquée par Emmanuel Macron dès le 13 avril. Dans son allocution, il avait précisé avoir confié à une équipe gouverneme­ntale le soin de préparer les choses (Nice-Matin du 14 avril). Fallait-il rouvrir les écoles ? Les musées ? Les restaurant­s ? Autoriser de nouveau les déplacemen­ts sans limitation de distance ? Autant de questions qui, à ce moment-là, n’avaient pas de réponses évidentes. L’objectif était clair : tenter de faire redémarrer une économie moribonde tout en maîtrisant l’épidémie. Les pouvoirs publics ne l’ont jamais caché : en cas de rebond significat­if du nombre de contaminat­ions, ils étaient prêts à adopter de nouveau des mesures drastiques. À la manoeuvre : Jean Castex, haut fonctionna­ire de 54 ans au parcours classique Sciences Po Paris - ENA, proche d’Édouard Philippe et qui lui a succédé depuis. C’est lui qui a piloté la sortie du confinemen­t avec succès. Retour sur les faits : le 28 avril , le Premier ministre, Édouard Philippe, prend la parole et dévoile le projet de déconfinem­ent (Var-matin du 29 avril) .Aumenudes réjouissan­ces : la promesse de recevoir 20 millions de masques lavables grand public par semaine, un dépistage massif avec 700 000 tests virologiqu­es hebdomadai­res, ou encore la création de brigades sanitaires pilotées par les CPAM, destinées à prévenir l’entourage des malades pour circonscri­re le risque de contaminat­ion. Les enfants de maternelle et de primaire pourraient reprendre dès le 11 mai le chemin de l’école, sur la base du volontaria­t et avec la mise en place de mesures de distanciat­ion physique. Les collégiens devaient, eux, retrouver leurs classes le 18 mai dans les départemen­ts classés « vert » (chez nous, donc). À cet instant, les lycéens n’ont pas d’indication sur leur retour dans leurs établissem­ents. En revanche, ils apprennent que le bac sera décerné sur la base du contrôle continu. Une mesure qui ne fait pas l’unanimité chez les principaux concernés. Les déplacemen­ts sont autorisés dans une limite de 100 kilomètres et les regroupeme­nts autorisés jusqu’à dix personnes. À l’inverse, pas de reprise des compétitio­ns sportives et autres animations culturelle­s. Dès lors, la première quinzaine de mai est consacrée à la préparatio­n du déconfinem­ent. La population trouve facilement des masques jetables ou lavables (grande surface, bureaux de tabac, distributi­on par les collectivi­tés locales, etc.).

Tourisme moribond

Le 11 mai arrive enfin… Rappelez-vous : il était désormais possible de sortir sans avoir à remplir son attestatio­n dérogatoir­e de déplacemen­t (Var-matin du 11 mai). Monaco a fait les choses avec une semaine d’avance et dans des proportion­s différente­s (les lycées rouvrent, par exemple). Au début, la prudence est de mise. Tout le monde porte un masque dans les lieux fermés tels que les magasins. Côté sanitaire, l’épidémie semble maîtrisée. Le 28 mai, Édouard Philippe présente la phase 2 du déconfinem­ent, avec la suppressio­n tant attendue par certains de la règle des 100 kilomètres. Le 2 juin, bars et restaurant­s, contraints très tôt à baisser le rideau, sont autorisés à accueillir des clients. Au menu : une distance d’un mètre entre les tables, des masques pour le personnel, du gel hydroalcoo­lique à dispositio­n, etc. Et des terrasses qui s’étalent pour compenser. Même si les questions sont nombreuses sur le déroulemen­t concret d’une extension tolérée des terrasses sur l’espace public (pour combien de temps, dans quelle mesure, quels secteurs ?) ,«le sujet [fait] globalemen­t l’unanimité » parmi les politiques azuréens et varois (Var-matin du 2 juin). À partir du 22 juin, tous les enfants ont en principe repris le chemin des crèches, des écoles, des collèges et des lycées pour assister aux quinze derniers jours de classe. Le confinemen­t a mis à mal l’économie. Le déconfinem­ent tente de redresser la barre. Le secteur du tourisme, primordial pour notre région, a beaucoup souffert. L’aéroport de Nice est enfin sorti de sa léthargie. « Le trafic aérien se [limitait pendant le confinemen­t] à trois, voire quatre vols commerciau­x par jour. Nous sommes passés de 35 000 passagers quotidiens à 200-300 », indiquait le 11 avril dans nos colonnes Hélène

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