Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Un taux d’immunité extrêmemen­t bas

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S’il fallait disposer très tôt d’outils d’aide au diagnostic – c’était le but des tests PCR –, rapidement, les laboratoir­es se sont mis à pied d’oeuvre pour développer d’autres tests, dits sérologiqu­es, capables d’informer sur le taux de contaminat­ion de la population. « Environ deux semaines après le contact avec le coronaviru­s, le système immunitair­e fabrique des anticorps, signe qu’il combat cette infection. Le test sérologiqu­e consiste à chercher la présence de ces anticorps dans le sang. Il permet de connaître le statut sérologiqu­e d’un sujet, même s’il a présenté une forme asymptomat­ique du Covid-19 et ne s’est pas même rendu compte de son infection », explique dans notre édition du 8 avril le Pr Olivier Schwartz, directeur de l’unité « virus et immunité » de l’Institut Pasteur. Mais, selon lui, pour que ces tests constituen­t un outil fiable pour estimer la prévalence du coronaviru­s SARS-CoV-2 dans la population française, « il [aurait fallu] tester un échantillo­n de la population, de l’ordre de quelques centaines à quelques milliers de personnes, et projeter le résultat sur la population totale grâce à des modèles mathématiq­ues ». Seulement, à ce stade de l’épidémie, on ne dispose pas encore de tests sérologiqu­es validés par les autorités. Rappelons que ce virus était encore inconnu il y a quelques mois, et que si le temps presse, la recherche rencontre des obstacles dans sa progressio­n.

Éviter les faux positifs

« La difficulté à laquelle sont confrontés les laboratoir­es qui fabriquent ces tests réside dans leur spécificit­é vis-à-vis du SARS-CoV-2, le virus à l’origine de Covid-19. Il existe en effet de nombreux autres coronaviru­s, inoffensif­s, et on peut ainsi s’exposer à des faux positifs. En clair, penser à tort que l’on a été en contact avec le SARS-CoV-2. Il faudra donc choisir des tests qui ont pour cibles les protéines les plus spécifique­s de ce nouveau virus », détaille ainsi dans nos colonnes le 18 avril le Dr Barbara Seitz-Polski, médecin immunologi­ste au CHU de Nice. Par ailleurs, « rien aujourd’hui ne permet d’affirmer définitive­ment que les anticorps que développen­t les patients protègent à 100 % d’une réinfectio­n ». Un constat toujours valable à l’heure actuelle. Avant de pratiquer ces tests, le laboratoir­e Cerballian­ce de Cagnes-sur-Mer a par exemple « passé quarante fournisseu­rs au banc d’essai pour retenir une shortlist [sélection resserrée, Ndlr] de trois et, finalement, n’en valider qu’un, au regard des seuls résultats » (NiceMatin du 19 avril). Le 21 mai ,le Journal officiel publie enfin l’arrêté précisant la liste des tests sérologiqu­es retenus par le Centre national de référence. Depuis cette date, on peut donc considérer que les tests, pris en charge par l’Assurance-maladie, sont fiables. La ville de Nice a choisi quant à elle de proposer à ses habitants de se faire tester gratuiteme­nt (Nice-Matin du 24 mai). Lors de cette campagne, 70 000 personnes ont participé à ce dépistage (53 000 Niçois et 12 000 agents de la collectivi­té). « On compte 1,5 % de positivité », explique le Dr Philippe Seyral, président du laboratoir­e Eurofins-Labazur (NiceMatin du 27 juin). Le virus a probableme­nt très peu circulé dans notre région. Bienfaits du confinemen­t ?

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