Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Sous ses airs rock’n’roll Il est la voix du groupe historique dracénois Synthèse... À 55 ans, dont quarante passés sur scène, Patrick Castagno a traversé les époques, marqué des génération­s et continue d’enchaîner les aventures musicales

Gens d’ici

-

ÀDraguigna­n, Patrick Castagno est de ceux que l’on ne présente plus. Co-fondateur et chanteur du groupe historique Synthèse, l’homme a fait danser, chanter, vibrer même, des génération­s entières de Dracénois. « Dès que nous sortions une compo, la moitié de la ville l’écoutait dans son autoradio. Nos concerts drainaient un monde fou. C’était la belle époque », se souvient celui qui a basculé dans la “marmite musicale” à l’âge de quinze ans. « La musique me passionne depuis que je suis né, confie-t-il. Et c’est durant mes années collège que le déclic m’est venu. » La simple évocation de ces souvenirs illumine son regard. « Très souvent, après les cours ,reprend-il, je me rendais chez mon ami Laurent Bégnis, lui aussi passionné de musique. Il habitait avenue des Marronnier­s, juste en face d’un magasin de disques, où nous allions écouter les dernières sorties. Puis un jour, avec son voisin guitariste, l’idée lui a pris de monter un groupe. Il recherchai­t un batteur et nous étions deux à être intéressés : José Bray, devenu footballeu­r profession­nel, et moi. Il nous a lancé un défi : le premier qui achète une batterie aura la place. » Patrick éclate de rire. « Comme vous vous en doutez, j’ai été le premier à dégainer ma batterie d’occasion, trouvée à bon prix quelques jours plus tard ! » Le début d’une belle aventure pour Patrick Castagno… « Notre groupe s’appelait Pile driver. Ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais rien ! [rires] Nous donnions des concerts dans les établissem­ents scolaires de la ville et notre salle de répétition était basée… dans la salle à manger de mes parents ! Le groupe a tenu deux ans. Au départ, j’étais à la batterie, Laurent Bégnis à la basse, Michel Magnier à la guitare et Yvan Karagueuzi­an au chant. Cette configurat­ion a changé le jour où nous avons repris le morceau de Deep Purple, Smoke on the water. À la batterie, je ne m’en sortais pas. Et pareil pour Yvan au chant. Alors nous avons décidé d’inverser et nous n’avons plus jamais rechangé. Depuis, je n’ai plus lâché mon micro ! » Des années rock’n’roll, au sens propre comme au figuré, qui ont donné le tempo pour la suite. Au début des années 80, le groupe se transforme avec le départ de Michel Magnier et l’arrivée d’Alain Perez pour le remplacer à la guitare. Une transition qui marque les débuts de Synthèse… « Nous répétions dans un bunker, sur la route de l’hôpital, se remémore Patrick. Nous jonglions entre les reprises et nos propres compositio­ns, qui avaient beaucoup de succès. Hormis Alain, le groupe comptait trois nouveaux venus : Claudine et Serge aux claviers et Marc Salazar au piano. Nos concerts, à la Maison des jeunes notamment, faisaient toujours salle comble. » musicale, qui se transforme en Champagne. Une dénominati­on à connotatio­n festive pour un groupe qui l’est tout autant… « Du 15 juin au 15 septembre, nous faisions 80 dates. C’était devenu une machine de guerre, se rappelle Patrick. Nous avions monté un pupitre de cuivres avec quatre musiciens de Johnny. Nous passions parfois cinq heures sur scène parce que les gens ne voulaient plus nous laisser descendre ! Beaucoup nous suivaient en mobylette, avec leur tente à l’arrière, et étaient capables de faire quatreving­ts bornes aller et quatre-vingts bornes retour pour nous voir. Champagne, c’était la fête jusqu’à l’épuisement. C’était plus de 6000 personnes au parc Haussmann le 14 juillet ! »

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France