Var-Matin (La Seyne / Sanary)

‘‘ Ma seule cocaïne, c’est mon public ”

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À l’époque, Patrick n’était alors âgé que de dix-sept ans. Et pour la petite anecdote : « Nous donnions des concerts un peu partout dans la région et dans les boîtes de nuit de la Côte. À chaque fois, nos parents étaient obligés de nous y conduire car aucun de nous n’avait le permis », sourit-il. À ce moment-là, Patrick n’a plus aucun doute : la musique rythmera sa vie. Mais de là à en faire son métier… Le jeune homme s’interroge encore. Jusqu’à ce qu’il croise la route du Dracénois Jean Costa, ancien chef d’orchestre de Johnny Hallyday. « Il débarquait de Paris et n’entendait parler que de nous à Draguignan. Alors il a tenu à nous rencontrer. Il nous a reçus dans sa cuisine et nous a expliqué les ficelles du métier. Nous, les petits gars de Dragui, nous étions super intimidés face à lui, qui avait côtoyé Johnny. Mais en ressortant, j’ai su. J’ai su ce que je voulais devenir. Et encore aujourd’hui, je considère Jean comme mon “papa de musique”. » À la fin des années 80, le groupe Synthèse se disloque lorsqu’Yvan et Laurent décident de rejoindre l’orchestre dracénois Dixie. Patrick les rejoint l’année suivante et le trio apporte une touche rock à la formation

Et à la fin de cette aventure, Patrick en enchaîne de nouvelles : après le CK Band, monté au début des années 90 sur des notes plus rhythm and blues ,etle Pat trio (qui existe toujours) axé sur la chanson française, Patrick s’offre le plus beau des cadeaux pour ses quarante ans : la reconstitu­tion du groupe Synthèse. « J’ai organisé une soirée revival au parc Haussmann avec tous les musiciens avec lesquels j’avais collaboré durant ma carrière. Il y avait plus de 4000 personnes. Et depuis, Synthèse revit. Avec Yvan Karagueuzi­an à la batterie, Jérôme Buigues à la guitare, Martial Palacios aux claviers, François Gomez à la basse et Bénédicte Chiotti et moi au chant. Plus au même rythme certes, car c’est une autre époque, mais le groupe marche très bien. » Et le plaisir que prend Patrick en étant sur scène, lui, est intact… « Ce qui me plaît, c’est l’échange avec les personnes que j’ai en face de moi. Je ne triche pas. Jamais. Je leur donne tout ce que j’ai dans le ventre, sans compter. Voilà pourquoi je n’ai pas posté de vidéo durant le confinemen­t, comme l’ont fait d’autres artistes. J’ai besoin d’avoir les gens en face de moi. De les voir. Car ma seule cocaïne pour tenir, c’est mon public ! » Une belle reconnaiss­ance, qui marche dans les deux sens...

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