Un acteur militant

plus fort que son désir d’être sur le devant de la scène ?

Notre avis

Avant que le Covid et le confinement ne s’en mêlent, Tout simplement noir devait débarquer dans les salles obscures le 15 avril. Depuis, le monde a été endeuillé par la violence meurtrière commise sur George Floyd, remettant également l’affaire Adama Traoré à la une. Sans être le propos central du long-métrage porté par Jean-Pascal Zadi, la brutalité policière sur les gens de couleurs est ouvertement mise en avant lors d’une séquence où les forces de l’ordre maltraitent son personnage de JP, qui s’attache à bousculer les mentalités en promouvant sa marche noire. C’est dire si le film est encore plus d’actualité. Pertinente, la comédie donne surtout l’occasion à l’humoriste de parler de racisme et d’exclusion. Plutôt que de se montrer consensuel, le cinéaste, accompagné de son complice John Wax, dénonce le repli communautaire dont font preuve certains mouvements. Ainsi JP est aussi maladroit que naïf. Il ne se rend pas compte du mal qu’il fait autour de lui en réservant sa marche uniquement aux hommes… qu’il juge être suffisamment noirs ! Femmes et personnes à la peau plus claire étant priées de rester chez elles. Un propos délicat traité sur un ton bon enfant. La malice consiste à faire rencontrer au trublion différentes personnalités, qu’il souhaite convaincre de rallier sa cause. Joey Starr, Fabrice Eboué, Fary, Lucien Jean-Baptiste, Éric Judor, Ramzy Bedia, Vikash Dhorasoo, Lilian Thuram… tentent successivement de lui rappeler ses erreurs. Mieux ces guests s’amusent avec leur image donnant lieu à des scènes hilarantes. Divertissant, rondement mené et intelligent, donc.