Le port du masque bientôt obligatoire ?
Alors que le virus circule toujours en France, les gestes barrière sont de moins en moins respectés. Au quotidien comme lors d’événements festifs. Les professionnels de santé sonnent l’alarme
«Je fixe ma propre jauge à 2 500 [personnes, Ndlr], et j’impose désormais le masque pour tout événement extérieur », a annoncé hier le maire de Nice Christian Estrosi, à l’occasion de la visite, dans la capitale azuréenne, du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Une annonce en réaction à la polémique suscitée par le rassemblement de 5 000 personnes au pied de la tour Bellanda à Nice, venues écouter le DJ The Avener samedi soir. Un événement organisé par la Ville, pourtant conforme aux directives des autorités. Du 3 juillet au 3 octobre, plus de 210 événements sont prévus, dans 60 lieux différents, dans le cadre de « Mon été à Nice ». Si le relâchement constaté samedi soir (la grande majorité des spectateurs ne portaient pas de masque et étaient très proches les uns des autres), le non-respect des gestes barrières est visible au quotidien, dans les transports en commun et les commerces, dans la rue et sur les plages.
Et après un mois de juin très calme, des indices montrent que l’activité du coronavirus a repris. Dans son bilan hebdomadaire publié vendredi, l’agence Santé publique France signalait ainsi une « nouvelle tendance à l’augmentation de la circulation du virus SARS-CoV-2 » en France métropolitaine. Hier, les autorités sanitaires ont comptabilisé 94 clusters en cours d’identification (soit 6 de plus que la veille), et quatre départements « en situation de vulnérabilité » : Guyane, Mayotte, Mayenne, où le nombre de personnes infectées par le coronavirus a été multiplié par quatre en deux semaines, et Gironde. Au total à ce jour, le bilan de l’épidémie de coronavirus s’élève à 30 029 décès, soit 18 décès supplémentaires.
Le Conseil d’État saisi par des victimes
Hier, des victimes du coronavirus et des professionnels de santé ont annoncé saisir en urgence le Conseil d’État pour enjoindre aux autorités de rendre le masque obligatoire dans les lieux clos recevant du public. En Espagne, le reconfinement d’une zone de Catalogne pour freiner la propagation du virus opposait, hier, les autorités régionales, résolues à l’appliquer, à la justice qui a refusé de valider la mesure. De l’autre côté de la Méditerranée, la ville de Tanger, qui compte environ un million d’habitants, a été reconfinée hier, à la mi-journée après l’apparition de foyers épidémiques de Covid-19. Et plus loin encore, en Australie, la deuxième ville du pays, Melbourne – soit pas moins de 4,5 millions de personnes –, est depuis jeudi dernier à nouveau sous cloche… pour six semaines. Que faire pour éviter un nouveau traumatisme lié à ce que certains vivent comme une privation de liberté ? La réponse est simple : « Respectez les gestes barrières », martèlent de guerre lasse les professionnels de santé.