La livraison de stups tourne court à Nice : mois ferme
Hichem Benbrick, 20 ans, et son grandoncle Karim Assaïna, 29 ans, ont été condamnés hier par le tribunal correctionnel de Nice à 18 mois de prison ferme. Le premier reste en détention, le second a été placé sous mandat de dépôt. Benbrick a été interpellé par la police le 8 juin dernier, alors qu'il prenait la fuite en courant, s'étant extrait de la voiture qui devait le conduire à Nice-Nord (il n'a pas le permis) en vue d'une livraison de cannabis. Près de cinq kilos. Dans un sac en plastique récupéré aux Moulins. Son grandoncle a été arrêté le lendemain, au domicile de sa mère, route de Turin, à Nice. Formellement reconnu par un enquêteur comme ayant été le conducteur du véhicule dont les caméras de surveillance avaient tracé le parcours.
« Les policiers m’ont manqué de respect »
Hichem Benbrick, sans nier sa responsabilité, a refusé de collaborer à l'élucidation des faits. « Les policiers m'ont manqué de respect », explique-t-il à la barre. « Je n'ai pas voulu coopérer. » Il affirme avoir accepté cette livraison pour « effacer une dette ». Et aurait été menacé, sans vouloir indiquer par qui : « J'ai peur des représailles. » Karim Assaïna, de son côté, prétend avoir prêté sa voiture, la veille au soir. À qui ?, interroge le président du tribunal. « Je ne répondrai pas à cette question. » Il s'étire, dodeline, se donne une contenance, et réfute en bloc toute implication dans l'affaire.
En situation de récidive légale, il a six condamnations à son casier judiciaire. Un cambriolage, des dossiers de stupéfiants. Son petit-neveu, quant à lui, sortait de détention, libéré le 6 mai en raison d'une erreur de procédure, après une condamnation à deux ans ferme pour une précédente affaire de drogue. Son avocate évoque une « instrumentalisation » de ce jeune bachelier, un temps promis à une carrière de footballeur professionnel. Elle décrit « un pauvre gosse terrorisé » lorsqu'une collaboratrice l'a rencontré pendant sa garde à vue. Mais le tribunal, sans se ranger derrière la condamnation à deux ans requise par le procureur de la République, ne s'est pas laissé convaincre par lex explications laconiques des prévenus.