GRAND PRIX D’ESPAGNE (- JUILLET) Tech prend le virage de l’an II
Au bout d’une longue attente, le team varois entame à Jerez sa deuxième saison sous l’étendard KTM. Avec l’ambition d’accélérer la progression du géant autrichien dans la catégorie reine
Olivier Jacque et Shinya Nakano avaient ouvert la voie en 2001. Miguel Oliveira et Iker Lecuona franchiront bel et bien le cap en 2020. Demain matin, lorsque sonnera l’heure de la séance d’essais exceptionnellement programmée en préambule du Grand Prix d’Espagne MotoGP, une remise en route collective grandeur nature refermant cette folle parenthèse de quatre mois au point mort, le team Tech3 débutera sa vingtième campagne dans la catégorie reine. Pour le commando varois basé à Bormes-les-Mimosas, équipe KTM officielle « bis » depuis 2019, après un long chemin avec Yamaha, il s’agira aussi de l’an II. Une saison charnière durant laquelle Hervé Poncharal espère voir ses troupes faire un bond en avant.
Une nouvelle RC « bien née »
« Si le calendrier vient d’être pas mal chamboulé, notre objectif ne change pas » ,annonce le patron juste avant de décoller en direction de l’Andalousie. « A un moment, on s’attendait tous à voir tomber le couperet de la saison blanche. Heureusement, le pire est évité. La nouvelle feuille de route comprend treize étapes européennes. Pour l’instant, car Carmelo Ezpeleta (le promoteur du championnat MotoGP, ndlr) pourrait annoncer trois dates supplémentaires outre-mer avant le 31 juillet. Tous les membres du paddock se réjouissent de redémarrer, même si les cinq prochains mois seront synonymes de cadences infernales. Ça va enchaîner à toute vitesse. Par rapport à un timing normal, le moindre abandon coûtera plus cher. Et je ne vous parle pas d’une blessure... Sans aucun doute, on retrouvera les meilleurs aux avant-postes. La performance pure comptera, mais il faudra aussi être très fort mentalement. » La nouvelle KTM RC16 20202021, dont le baptême du feu se profile droit devant à Jerez, porte l’étiquette « évolution » parce que sa base reste la même : bloc V4 et cadre tubulaire acier. « Mais autour, à vrai dire, tout est nouveau », souligne Poncharal. « Dani (Pedrosa, désormais pilote d’essais attitré de la firme autrichienne) a accompli un super boulot sur le châssis. Même progrès côté moteur : il gagne environ 10 chevaux tout en étant plus facile à exploiter à bas régime. Pareil pour les suspensions, le kit aéro, avec ces appendices assez impressionnants. La machine est bien née. On l’avait déjà constaté lors des essais hivernaux, en Malaisie et au Qatar. On l’a encore vu durant le roulage accompli par les quatre pilotes titulaires les 23 et 24 juin à Misano (une concession réglementaire accordée à KTM et Aprilia). Cette moto plus aboutie marque un net progrès en termes de facilité de pilotage, de rythme de course et de compréhension des réglages. »
Top dans le viseur
Face à une concurrence autrement plus expérimentée travaillant dur dans le but de demeurer à la pointe du combat, KTM doit mettre le paquet. Pas le choix... Les pilotes ? D’ores et déjà promu au sein du team usine pour 2021 (voir ci-contre) Miguel Oliveira, le pilier portugais (25 ans), a hâte d’en découdre, histoire d’oublier sa première saison sur la piste aux étoiles écourtée par une blessure à l’épaule. Quant au jeune voisin espagnol Iker Lecuona (20 ans), il tentera d’accélérer son apprentissage, d’apporter sa pierre à l’édifice. « L’objectif, c’est de se glisser assez régulièrement dans le top 10 », répond le numéro 1 de Tech3 quand on lui demande de fixer la cible. « Voire plus, si affinités. Un top 5 ici ou là, pourquoi pas ? D’ailleurs, Miguel me disait encore l’autre jour qu’il saurait saisir l’occasion de monter sur le podium si elle se présente. » Allez, chiche !