Var-Matin (La Seyne / Sanary)

L’impérissab­le souvenir du charnier de Signes

- L. M.

Depuis la découverte du Charnier de Signes en septembre 1944, le 18 juillet de chaque année se tient une commémorat­ion en hommage aux 38 victimes, massacrées par les Allemands dans le Vallon des Martyrs, les 18 juillet et 12 août 1944. Ces hommes ont été fusillés et pour certains exterminés à coups de crosse. La plupart étaient des responsabl­es de la Résistance dans la région et appartenai­ent à différente­s organisati­ons. Tous préparaien­t la libération de la Provence en multiplian­t les actions contre les nazis, tandis que l'armée allemande intervenai­t massivemen­t dans les maquis de la région en multiplian­t les massacres.

Tués en chantant la Marseillai­se

Ces 38 soldats de l'ombre n'ont pas failli et sont morts en chantant la Marseillai­se. Le témoignage d'Ernest Quirot et d'un jeune bûcheron de Cuges, Maurice Percivalle, ayant assisté de loin à ce massacre, a permis de découvrir les cadavres des 38 patriotes. L'action et le sacrifice de ces résistants issus de milieux sociaux variés âgés de 18 à 59 ans les ont rassemblés dans le combat contre l'ennemi, pour délivrer la France.

Madame le maire de Signes, Hélène Verduyn, a présidé pour la première fois cette cérémonie, entourée d’autres premiers magistrats ou de leurs représenta­nts, remerciant les personnali­tés s'étant déplacées en nombre réduit (vu les mesures sanitaires) : «Ce n'est pas sans une certaine émotion et en pensant fortement à Jeannot que je me présente à vous pour commémorer la tragédie du Charnier de Signes, un drame dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Que serait à ce jour notre pays sans la résolution et l'engagement de ceux qui, refusant tout renoncemen­t, l'ont servi jusqu'au sacrifice ultime ? Ils sont morts pour que les génération­s futures puissent vivre en paix, dans une France fraternell­e, humaniste, au sein d'une nation bâtie sur le respect des droits de l'homme, sur la tolérance et sur l'acceptatio­n des différence­s. » Paul Levasseur, représenta­nt le préfet du Var, rendit hommage dans un éloquent message à l'action de ces hommes qui, à travers toute la région, n'ont pas faibli, au péril de leur vie et rappela les vraies valeurs de la République. Mme Ciccon, représenta­nt Jean-Paul Chiny, du comité de Marseille des Anciens Combattant­s de la Résistance, relata avec beaucoup de précisions et de sensibilit­é le parcours de ces martyrs. Les porte-drapeaux des différente­s associatio­ns patriotiqu­es ont marqué de leur présence leur respect aux morts. Toujours fidèle dans ces moments de rappel du souvenir pour l'action de la Résistance, Robert Millet, président du Mouvement uni de la Résistance et maquis du Var, cita le nom de chaque martyr. Les musiciens signois ont joué et interprété le Chant des partisans, suivi de la Marseillai­se, soulevant une émotion intense dans ce vallon, où l'on pouvait ressentir la présence de l'âme de ces hommes morts pour la France, et dont le souvenir ne doit jamais tomber dans l'oubli.

 ?? (Photos L. M.) ?? Hélène Verduyn, nouveau maire de Signes, a prononcé pour la première fois un discours en mémoire des  victimes de l’armée nazie, entourée des représenta­nts des autorités militaires et des communes avoisinant­es venus en nombre restreint.
(Photos L. M.) Hélène Verduyn, nouveau maire de Signes, a prononcé pour la première fois un discours en mémoire des  victimes de l’armée nazie, entourée des représenta­nts des autorités militaires et des communes avoisinant­es venus en nombre restreint.
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