Mais qui était donc Stéphen Liégeard ?
La Côte d’Azur– le mot aurait été prononcé pour la première fois à Hyères où une avenue porte d’ailleurs son nom – est née à Cannes, grâce à Stéphen Liégeard. Mais qui s’en souvient aujourd’hui, hormis quelques érudits ? Ce Dijonnais d’origine avait vu le jour en 1830. Fils d’un avocat, qui fut d’ailleurs maire de Dijon, il embrassa lui-même la profession avant d’entrer dans la haute administration. Nommé sous-préfet à Carpentras, son personnage inspira Alphonse Daudet pour l’une des nouvelles parues dans Les Lettres de mon moulin .Àl’âgede 37 ans, Liégeard décide de se lancer en politique. Bingo ! Il est élu député de Moselle, puis réélu en 1869 avant d’abandonner sa fonction à la chute du Second Empire. Nous sommes en 1870. Stéphen Liégeard redevient avocat et se consacre désormais à l’une de ses passions : la littérature. Déjà connu pour avoir publié des recueils de poésie et des pièces de théâtre, il passe les hivers à Cannes, dans la maison de son épouse, où il achève en 1887 son ouvrage le plus célèbre, La Côte d’Azur. Le nom s’inspire tout à la fois de son département de naissance, la Côte-d’Or, et du bleu de la mer et du ciel. Dans cet ouvrage, l’auteur fixe aussi les limites géographiques de cette région dont il apprécie tant les paysages. Il décrit, de Marseille à Gênes, les villes et les sites «de cette plage baignée de rayons qui mérite notre baptême de Côte d’Azur. » Liégeard s’éteindra en 1925, à l’âge de 95 ans.