Clubs de sport :
Les consignes sont clairement affichées sur la porte d’entrée de Vita Liberté à Brignoles : pour accéder aux équipements, le port du masque est obligatoire et la distance à respecter entre chaque client est de 1 m 50. Bien évidemment, une fois sur le tapis roulant ou tout autre matériel, il est possible de l’enlever, car « c’est compliqué de faire une heure de sport avec le masque », admet Delphine, hôtesse d’accueil, nouvellement arrivée au sein de l’entreprise. Par ailleurs, dans cette salle qui abrite « une trentaine » de machines, seules dix personnes maximum peuvent s’adonner aux joies du sport en même temps. Mais chacun y trouve son compte dans cet établissement ouvert 7/7 tout au long de l’année, de 6 h à23h. « Les sportifs doivent nettoyer leur machine avant et après leur utilisation, précise l’hôtesse, et du gel hydroalcoolique est à disposition en entrant. »
« Savoir se protéger »
Un dispositif que tous les clients ont suivi sans rechigner, certains portant même le masque depuis quelques jours ou quelques semaines déjà, conscients de la gravité de la situation. « Il faut savoir se protéger et protéger les autres, les gens qu’on aime. Bien sûr que c’est contraignant mais on l’enlève ensuite », explique le Brignolais Ben, jeune retraité, fréquentant régulièrement la salle depuis son ouverture il y a six ans. À Vita Liberté, on garde le sourire, même masqué.
Le club de sport ne tolère pas plus de personnes dans la salle.
Le port du masque obligatoire ? « Mais ce n’est pas déjà le cas depuis le mois de juin ? interroge – amer – Pascal Douzou, le responsable de l’hôtel-bar-restaurant Le Beau Séjour, à Saint-Raphaël. Nous nous sommes battus tout le mois de juin pour faire respecter la consigne. Certaines personnes nous insultaient même disant qu’on était les seuls à le faire… Je ne pense pas que l’amende fera davantage peur aux clients. C’est le Covid qui fait peur. Depuis quinze jours, d’ailleurs, je vois de plus en plus de gens masqués, même dans la rue ».
« On ne va pas se mettre à dénoncer »
Le Raphaëlois pointe du doigt une application des consignes à géométrie variable. En d’autres termes, des établissements plus laxistes que d’autres... « Il faut que l’ensemble des commerçants jouent le jeu. Nous, gérants d’un hôtel, d’un bar ou d’un restaurant devons être responsables ».
« En train de se noyer en chantant... »
Son confrère David Courjon, de l’hôtel-pub-restaurant l’Excelsior, pense que la nouvelle directive gouvernementale sur le port du masque a le mérite d’être « claire, nette et précise. J’espère que les clients ont bien compris cette fois, et qu’ils auront un masque à disposition pour aller dans nos parties communes. On va peutêtre arrêter d’en distribuer d’ailleurs. Quant à l’amende, je ne sais pas trop si cela sera dissuasif et s’il y aura des contrôles réguliers. On verra à l’usage mais en tout cas, on ne va pas se mettre à dénoncer ! » Autre phénomène à digérer dans la profession : les annulations. Retour au Beau Séjour : « Nous nous faisions une joie de retrouver Saint-Raphaël et votre établissement, mais les risques et contraintes sanitaires actuels et à venir nous obligent, à contrecoeur, d’annuler notre séjour prévu du 9 au 16 septembre… » Une annulation de plus, « tombée » hier matin sur l’ordinateur de Pascal Douzou. « Après le confinement, on va avoir le double effet Kiss Cool avec le passage de la région Paca en zone rouge il y a trois jours et les rumeurs des clusters qui se multiplient. On est en train de se noyer en chantant... Quelle entreprise, malgré les aides de l’État, pourrait se remettre d’une baisse de 50 % de son chiffre d’affaires sur l’année ? J’ai déjà des annulations de nuits d’hôtel pour les mois d’août et septembre... ». Déjà très mal embarquée, la saison 2020 des professionnels de l’hôtellerie-restauration pourrait tourner au calvaire.