Sur les milliards de l’UE combien pour la Région Sud ?
Accord historique, hier, à Bruxelles, arraché par le couple franco-allemand pour la relance économique après l’épidémie. Dont 40 milliards pour la France
« Un jour historique pour l’Europe », s’est félicité Emmanuel Macron à l’issue de quatre jours d’un sommet houleux qui devait en durer deux... Hier matin, à l’aube, les dirigeants de l’Union européenne (UE) sont parvenus à un accord sur un plan de relance de l’économie, à Bruxelles. Sept cent cinquante milliards d’euros, répartis entre subventions (390 milliards) et prêts. Il s’agit de compenser les effets de la crise multiforme provoquée par l’épidémie de Covid-19. Cette émission de dette commune, une première, repose sur une proposition franco-allemande favorable aux subventions. Alors que certains pays préféraient les prêts, remboursables par chaque État bénéficiaire. Et sur ces 750 milliards, la France pourra disposer de 40 milliards, selon le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Et « 40 milliards immédiatement disponibles ». « Parce que […] la relance c’est maintenant, il n’y a pas un instant à perdre », a insisté le patron de Bercy, précisant que cet argent contribuera à financer le plan de relance français de 100 milliards d’euros sur deux ans. Un plan de relance, qui sera présenté dans le détail lors du Conseil des ministres de rentrée le 24 août, qui comprend notamment une enveloppe de 40 milliards d’euros pour le développement de l’industrie et 20 milliards pour la transition écologique. Mais combien de retombées pour la Région Sud ? « Les 27 pays membres de l’UE ont choisi de lier leurs destins avec un mécanisme inédit d’emprunt commun, proposé et négocié par le binôme franco-allemand. Cette détermination aura été décisive et permet d’aboutir à un résultat à la hauteur des attentes », s’est d’abord réjoui Renaud Muselier, le président de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il se félicite aussi : « Pour les trois années à venir, le budget européen sera doublé, avec une véritable capacité européenne d’investissement jamais connue auparavant. » Mais le boss de l’assemblée régionale prévient : « Il s’agit maintenant de mettre en cohérence les moyens considérables dont nous allons disposer pour assurer la relance en les inscrivant dans le cadre d’une stratégie nationale de contrats de plan État-Région de nouvelle génération. » Impossible, précise-t-il, à ce stade, de savoir quelles seront les sommes dédiées au Sud : « Pour l’instant, l’arbitrage est européen et pas stabilisé en termes de répartition nationale ou régionale. » Mais Muselier compte bien peser dans la balance : « Nous sommes en lien direct avec le gouvernement qui nous a tendu la main de façon très nette par l’intermédiaire de Jean Castex. Nous avons proposé un accord de partenariat État-Région et nous souhaitons que les fonds européens débloqués en fassent partie ». Et d’ajouter : « Nous espérons pouvoir compter sur le meilleur renfort possible pour nos territoires, mais pour cela il faut que les Régions puissent engager elles-mêmes une partie de ces crédits. » Certains secteurs, comme le tourisme, ont beaucoup souffert et souffrent encore de la crise sanitaire. « Malheureusement il est encore trop tôt pour parler de répartition, c’est en cours de négociation pour le moment », conclut Renaud Muselier.