Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Bientôt le masque obligatoir­e ?

- VÉRONIQUE GEORGES vgeorges@nicematin.fr

Face au relâchemen­t de la population pendant les vacances, l’Académie nationale de médecine en appelle aux élus. Des maires, comme ceux de St-Tropez, Cavalaire, Grimaud ou Lorgues, ont pris les devants et imposent cette protection. Reportage aussi à Toulon

Alors que la population se relâche en vacances au niveau des gestes barrière, l’État a déjà pris la décision de remettre le port du masque obligatoir­e dans les lieux fermés, commerces et marchés couverts inclus depuis le 11 juillet, pour lutter contre l’épidémie de Covid. Faut-il aller plus loin avec les marchés en plein air ? C’est le souhait de l’Académie nationale de médecine, qui s’apprête à en faire la demande, informe l’un de ses membres, le professeur Jacques Caton. En vacances dans le Var, où il a des attaches familiales, il constate que « sur les marchés, la distanciat­ion est impossible à respecter » et considère que les maires doivent faire preuve de responsabi­lité en l’imposant (lire son interview en page suivante).

À Saint-Tropez depuis le  juillet

Dans le Finistère, le Jura, les Vosges, la Haute-Savoie… de plus en plus de collectivi­tés départemen­tales ou communales ont déjà pris des décisions en ce sens. Dans le Var, premier départemen­t touristiqu­e de France, certains maires ont également pris les devants. À Saint-Tropez, notamment, où le marché de la place des Lices attire des milliers de personnes les mardis et samedis. La décision a été prise en deux temps. « Début juin, lorsqu’on a remis le marché dans sa totalité, et pas seulement alimentair­e, on a fermé le site et on s’est engagé auprès des forains pour laisser de grandes allées afin de respecter les distances, en demandant aux gens de porter le masque », rappelle Sylvie Siri, première adjointe au maire. Mais même avec de larges passages, l’attractivi­té du marché a rendu impossible la distanciat­ion.

La police municipale veille

« Depuis le 11 juillet, le port du masque est obligatoir­e, des panneaux partout le rappellent, précise l’élue. Le marché est fermé par des barrières avec quatre grosses entrées et sorties. On peut maîtriser le flux et les policiers municipaux font respecter le port du masque. Quand les gens refusent de le porter, ils ne rentrent pas. C’est beaucoup de moyens humains, mais c’est nécessaire. » La mesure a fait l’objet de réunions avec les forains, (ils sont plus de deux cents) et leurs syndicats. «Les stands sont réduits, tous ont accepté de faire un effort, on leur demande de respecter les marquages. Le service exploitati­on qui gère le marché, et les placiers sur place ont fait un travail remarquabl­e », ajoute-t-elle. La Ville de Saint-Tropez s’est également associée à l’Union des métiers de l’industrie hôtelière et l’associatio­n Esprit Village, pour sensibilis­er les commerçant­s et profession­nels du tourisme. Un courrier a été envoyé à plus d’une centaine d’hôtels, restaurant­s, cafés et bars pour les responsabi­liser. « C’est porteur, constate Sylvie Siri. Dans la journée, le port du masque est respecté. La nuit… » Le conseiller municipal tropézien Laurent Petit a même donné de sa personne dans un clip, diffusé sur les réseaux sociaux, pour communique­r sur ce sujet, en français et en anglais. Depuis, la cité du Bailli a fait des émules, dans le golfe de SaintTrope­z, mais pas seulement...

 ??  ??
 ?? (Photo Franz Chavaroche) ?? À Saint-Tropez, les policiers municipaux filtrent les entrées sur la place des Lices et demandent aux personnes non munies d’un masque de le porter.
(Photo Franz Chavaroche) À Saint-Tropez, les policiers municipaux filtrent les entrées sur la place des Lices et demandent aux personnes non munies d’un masque de le porter.

Newspapers in French

Newspapers from France