Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Chaque action a des conséquenc­es, immédiates ou vingt ans après »

Après Je ne t’oublie pas, Sébastien Didier persiste et signe avec Les Yeux bleus, un récit mené avec maestria. Rencontre avec un auteur niçois prometteur, qui participer­a aux Nocturnes littéraire­s à partir du 4 août, puis aux festivals du livre de Nice, d

- PAR LAURENCE LUCCHESI llucchesi@nicematin.fr

Tout débute en 1986. Une famille est assassinée dans sa villa près de Saint-Paul-deVence. Le père, la mère et leurs jumeaux de deux ans. Un crime monstrueux qui demeurera impuni. 2018. Le petit Maxime Delcourt a été enlevé dans le jardin de la demeure familiale à Nice. Emballemen­t médiatique, services de police en ébullition, l’affaire fait le buzz. Car l’enfant n’est autre que le petit-fils du millionnai­re Claude Cerrutti, homme d’affaires à la réputation sulfureuse. Celui-ci en est persuadé : à travers cet enlèvement, c’est lui qu’on cherche à atteindre. Lui, son nom, sa famille. Et ses secrets. Entre ces deux dates, 1986 et 2018, entre ces deux histoires, aucun lien en apparence. Pourtant, le second drame est indissocia­ble du premier. Et c’est justement ce qui fait le sel du très original schéma narratif du nouveau roman de Sébastien Didier, Les Yeux bleus. Un récit magistrale­ment écrit et construit, truffé de rebondisse­ments. Un page-turner !

Commercial de formation, comment êtes-vous venu à l’écriture ?

J’ai toujours été bibliophil­e, amateur en particulie­r de romans à suspense, comme ceux d’Agatha Christie. Mais j’ai longtemps refréné l’envie que j’avais d’écrire. Jusqu’au jour où, approchant de la quarantain­e, j’ai décidé de me lancer, il y a quatre ans, en participan­t à l’un des concours d’écriture en ligne de la plateforme Fyctia, derrière laquelle se trouve la maison d’éditions Hugo Publishing. J’avais déjà écrit ma première version des Yeux bleus, qui était donc mon premier roman.

Et vous l’avez gagné ?

Non, mais je suis arrivé en finale. Et cela m’a donné un sacré coup de pouce pour avancer, avec ce système de chapitre que l’on poste et que les internaute­s doivent liker pour débloquer la possibilit­é d’écrire d’autres chapitres, en deux jours à chaque fois. Cela m’a permis de rédiger un premier jet de

Je ne t’oublie pas en trois mois, alors que la veille je n’avais aucune idée de l’histoire que j’allais créer ! On m’a souvent parlé du rythme de ce récit, ça avait trait aussi à la façon dont je l’ai écrit. Puisque j’étais moi-même dans une urgence, à devoir trouver nonstop des cliffhange­rs.

Puis vous l’avez publié ?

Sur la plateforme d’autoéditio­n de Fyctia, puis dans la collection Suspense d’Hugo Thriller, en mai . Ça a cartonné, j’ai vendu au total vingt-cinq mille exemplaire­s. Et il a fait l’unanimité sur les forums, dans les groupes de lecture. Dans la foulée, j’ai participé au concours VSD thriller Michel Bussi, avec ma deuxième version des Yeux bleus. J’ai à nouveau été battu de peu en finale. Alors je l’ai entièremen­t réécrit, car cette histoire, dans laquelle j’ai mis beaucoup de moi, me tenait énormément à coeur.

Pour quelle raison ?

Parce que j’y aborde plein de choses comme ma ville, mes racines, la famille, les enfants. Les histoires de la Seconde guerre mondiale que j’évoque dans ce récit, ce sont celles que mon grand-père maternel, fait prisonnier en Allemagne et en Prusse orientale, m’a racontées.

Si l’unité de lieu est Nice, votre schéma narratif se déroule sur trois époques : 1986, 2015 et 2018. Pour quelle raison ?

Ce que j’avais envie de montrer dans ce livre également, c’est que chaque action a des conséquenc­es, immédiates, quatre ans ou vingt ans après. J’écris sans plan, mais j’ai tout en tête. Je vis les scènes et j’essaie toujours de les rendre le plus cinématogr­aphiques possibles.

Un nouveau livre sur le feu ?

Oui, il traitera de l’histoire d’un auteur de romans en vacances à Bordeaux et à qui un libraire recommande un best-seller. Il découvre que ce livre évoque dans les moindres détails sa relation passée avec son amour de jeunesse… Mais elle est morte il y a vingt ans, assassinée par un serial

killer ! D’où le fait qu’il se lance dans des recherches, qui le feront revenir dans son village natal du sud de la France.

Sébastien Didier en dédicace.

Mardi 4 août, à 18 h. Port du Brusc, à Six-Fours. Mercredi 5 août, à 18 h. Place des Lices, à SaintTrope­z

Festival du livre de Nice. Vendredi 18, samedi 19 et dimanche 20 septembre.

Festival du livre de Mouans-Sartoux. Vendredi 2, samedi 3 et dimanche 4 octobre.

Festival du livre de Roquebrune-Cap-Martin. Samedi 28 et dimanche 29 novembre. Rens. www.sebastiend­idier.com

‘‘ J’ai écrit Je ne t’oublie pas en trois mois, alors que la veille je n’avais aucune idée de l’histoire !”

 ?? (Photo François Vignola) ?? Sébastien Didier est né à Nice et a longtemps travaillé dans la publicité. Passionné de lecture, de cinéma et de nouvelles technologi­es, il signe son deuxième roman avec Les Yeux bleus. Celui que l’on compare déjà à Harlan Coben sera à Six-Fours le  août, à Saint-Tropez le  août, à Cassis le  août, à Salon-de-Provence le  août et à Châteauneu­f-du-Pape le  août.
(Photo François Vignola) Sébastien Didier est né à Nice et a longtemps travaillé dans la publicité. Passionné de lecture, de cinéma et de nouvelles technologi­es, il signe son deuxième roman avec Les Yeux bleus. Celui que l’on compare déjà à Harlan Coben sera à Six-Fours le  août, à Saint-Tropez le  août, à Cassis le  août, à Salon-de-Provence le  août et à Châteauneu­f-du-Pape le  août.
 ??  ?? Les Yeux bleus. Sébastien Didier. Hugo Poche Suspense.  pages. , €.
Les Yeux bleus. Sébastien Didier. Hugo Poche Suspense.  pages. , €.

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