Sombre été pour les salles obscures
Ils n’ont jamais connu une activité aussi faible, mais les directeurs se battent pour faire vivre leur cinéma. Un des endroits les plus sûrs martèlent-ils, notamment parce qu’il n’y a pas foule
Envie de plein air, de réunions familiales, peur du covid… ce cocktail de l’été fait que les cinémas qui ont rouvert depuis fin juin ont connu une récession sans précédent en juillet, même s’il y a des signes d’amélioration, notamment en matière d’offre de films. Car ce n’est un secret pour personne, le virus qui frappe durement les Etats-Unis a mis Hollywood à l’arrêt, ce qui impacte jusqu’à nos multiplexes de province. Tant pis pour les Américains, tant mieux pour les réalisateurs français qui sont dans la place (lire ci-dessous). C’est comme cela que les exploitants que nous avons rencontrés dans l’aire toulonnaise ont décidé de voir les choses, sans pour autant pratiquer la langue de bois. Selon le principe du ying et du yang : voir l’aspect positif dans chaque contrainte négative. Alors, nous aussi, on a décidé de faire pareil. Les salles ne sont pas pleines ? Aller au cinéma n’a aujourd’hui rien de comparable avec certains rassemblements non distanciés, en termes de risques (lire les mesures sanitaires ci-dessous). « La contrainte du masque », comme dit un professionnel n’est peut-être pas anodine dans la frilosité du public. Vu qu’il semble que les lieux extérieurs soient de moins en moins épargnés, aller au cinéma sera presque une promenade de tout repos, puisqu’il reste un des derniers endroits où l’on ne soit pas obligés de rester masqué en salles !
Pertes économiques
Grâce au recours au chômage partiel, les structures maintiennent une activité, même au ralenti. Mais malgré cela, dur cette fois de contrebalancer par du positif : « on est en perte, on ne gagne pas de quoi couvrir nos frais », compte Eva Brucato, du cinéma Le Royal. Une seule solution : « Nous, on fait l’effort de jouer le jeu, d’être ouverts. On a besoin de la fidélité de notre public, d’être encouragés et il faudrait que les gens viennent encore plus nombreux, si c’est possible », ose Alain Poujol, directeur d’agglomération de Pathé, présent à Toulon et La Valette.
Voir un film tourné au Pradet