Var-Matin (La Seyne / Sanary)

De retour sur scène tout l’été, l’humoriste explique en direct de Ramatuelle pourquoi il veut avant tout être de nouveau connu « en tant qu’artiste »

- LAURENT AMALRIC lamalric@nicematin.fr

L’homme est un écorché vif, rien de nouveau à cela. Après plusieurs rendez-vous manqués, dont celui de l’an dernier au Festival de Ramatuelle, l’inconnue demeurait jusqu’en début d’aprèsmidi, quant au « sort journalist­ique » réservé à ce nouveau passage ramatuello­is mardi... Le dénouement favorable surviendra finalement sous la forme d’un amical coup de fil qui invite à rejoindre l’artiste en loge juste avant ses répétition­s. S’il est tout sourire tout en picorant des amandes, Pierre Palmade garde ce côté pile électrique de ludion ne tenant pas en place. Triturant ses bras, replaçant une mèche de cheveux et remuant du popotin comme s’il était sur un perpétuel siège éjectable. Bref, nous voici face à l’intranquil­le. Et pourtant, cela fait bien trente ans qu’il est vissé dans le paysage comme l’une des plumes humoristiq­ues les plus populaires du pays. Avec cet été, encore, après un passage ramatuello­is en forme de florilège de ses sketches préférés, un nouveau spectacle sur la rampe de lancement.

Comment pioche-t-on dans neuf one-man shows pour n’en faire qu’un ?

Je suis parti du principe : si quelqu’un ne connaît pas Palmade l’humoriste – et il y en a ! – qu’estce que je devais lui montrer ? J’ai donc cherché dans chaque spectacle les sketches que je voulais sauver. J’ai abouti à un kaléidosco­pe de tous mes humours. Celui d’observatio­n familiale comme le Scrabble ,des choses plus absurdes, d’autres plus poétiques, humour noir, cynique, etc. Mais ce n’est pas un best of. Contrairem­ent à ma copine Muriel Robin, mes sketches, à part un ou deux, ne sont pas si connus que ça. J’ai commencé très jeune, sans cour de comédie dans les pattes. Sur scène, j’étais un gringalet qui imitait les adultes avec une coiffure et un maquillage improbable­s... Je voulais être un peu la Barbara du rire avec un côté fantomatiq­ue... À présent j’ai l’âge de mes personnage­s. Je suis beaucoup plus concret, acteur, naturel. Mon jeu est meilleur. Je reprendrai ce one-man show en tournée d’octobre à décembre. Peut-être même qu’il sera joué toute ma vie... C’est intime. Je l’ai en kit ! Je peux le jouer où je veux quand je veux.

L’an dernier vous étiez sur scène avec Catherine Hiegel. Où en est votre projet de monter un Marivaux ? Ça fuse avec elle. Catherine a très envie de me voir dans le registre classique, donc elle n’a pas lâché l’idée de me diriger dans un Marivaux. Pourquoi pas ? Mais j’ai tellement d’idées qui bouillonne­nt dans ma tête que j’attends une propositio­n concrète.

Une adaptation de votre pièce Fugueuses a failli se tourner dans la région. Que s’est-il passé en chemin ?

J’étais concerné au début en donnant le « oui ». Le film devait être réalisé par Christophe

Duthuron avec qui j’avais écrit la pièce et puis en cours de route, comme beaucoup d’autres projets, il s’est perdu... Je n’en sais pas plus.

Cet été vous créez Assume, bordel ! au Théâtre du Marais jusqu’au  septembre, en quoi cette pièce est-elle votre « Ils s’aiment gay»?

Je voulais tellement jouer au mois d’août que j’ai écrit cette pièce pour Benjamin Gauthier et moi dans une ambiance café-théâtre. Nous avions déjà joué un couple dans Le Fils du comique. Là nous sommes dans une suite de scènes de ménage. Alors oui, ça peut rappeler celles avec Michèle

Qui vous a initié à Saint-Tropez que vous fréquentie­z régulièrem­ent à une époque ?

Super bonne question ! [mais il n’y répondra pas, même si on pense à Régine, ndlr]. Dans ma première vie de noctambule, j’adorais les paillettes et tout ce qui brille. Dans les années  lorsqu’on faisait partie du show-biz, l’été il était tout naturel de venir ici ! Je faisais la tournée des bars et des boîtes, je chantais sur la scène ouverte de l’Octave [célèbre piano-bar du centre à présent devenu une boutique Cavalli, ndlr]. Aujourd’hui la vie est toujours une fête mais je ne me saoule plus jusqu’à  h du matin. De toute façon, je ne peux plus à  ans passés.

À mes débuts, j’étais un gringalet qui imitait les adultes”

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