Var-Matin (La Seyne / Sanary)

À Nice, l’amende coûte  euros

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

L’avenue Jean-Médecin est bondée en ce jeudi aprèsmidi. Une chaleur moite s’abat sur le centre-ville de Nice. Porter le masque de protection anti-Covid dans ces conditions n’est pas une sinécure mais les consignes ministérie­lles sont claires : tolérance zéro désormais. Polices municipale et nationale se retrouvent dans le secteur de Nice Étoile pour filtrer les passants et faire respecter l’arrêté préfectora­l.

« Déjà douze heures de boulot... »

Un major de la municipale répond volontiers aux questions d’une sexagénair­e inquiète. Il montre sur son smartphone la vaste zone où toute personne de plus de 11 ans qui se déplace se doit de porter un masque sur le nez et la bouche. Philippe, quadra au pas alerte, se fait pincer. Il ne cache pas son exaspérati­on et jette de rage sa cigarette. Le policier lui fait ramasser son mégot, vérifie son identité et lui dresse un PV à 135 euros. « Je me suis déjà tapé 12 heures de masque au boulot », grommelle le contrevena­nt qui repart dare-dare, masque sur le visage cette fois. Dans une semaine, il recevra à son adresse l’amende à payer. Même sanction pour Laurent qui ne décolère pas : « On n’est pas informé que c’est obligatoir­e. Je n’ai pas été averti », s’insurge le Niçois. « Regardez autour de vous », rétorque la policière. De fait, le pourcentag­e de réfractair­es paraît, à première vue, infime. Les forces de l’ordre, souvent par une simple remarque, réveillent les étourdis qui portent le masque au coude ou sur le menton. « Ceux qui ne portent pas le masque devraient attraper la maladie », bougonne en passant, une retraitée qui tire son chariot à provisions.

 procès-verbaux en une heure

Deux jeunes vacanciers en goguettes et en claquettes, sur la Côte depuis le 5 août, feignent la surprise : «Ce n’est pas un lieu clos ! » « Il y a des pancartes d’avertissem­ent et on tourne tous les jours », lui fait remarquer l’agent. Les jeunes pourraient à leur tour objecter que les pancartes ne sont pas légion et que, en cette après-midi répressive, des messages d’avertissem­ent par haut-parleurs ne seraient pas superflus. Le commandant Florence Gavello, porte-parole de la direction de la sécurité publique justifie la soudaine sévérité des forces de l’ordre : « Il faut absolument éviter un deuxième confinemen­t. La circulatio­n du virus est passée de faible à “modéré”

dans notre région. Chacun, en portant un masque, fait un geste citoyen pour lui mais surtout pour les autres. » De l’autre côté de l’artère, alors que la police montée attise la curiosité des touristes, le chef de service JeanChrist­ophe Flament fait les comptes des dix équipages municipaux engagés : «130 verbalisat­ions en une heure. On est dans la moyenne. Ce sont beaucoup de jeunes ». Ceux qui, par leur insoucianc­e, favorisera­ient la reprise de l’épidémie dans notre région, indiquent les épidémiolo­gistes.

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(Photos Dylan Meiffret) Les forces de l’ordre commencent à verbaliser les passants ne portant pas de masque.

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