Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Une cagnotte en ligne pour retrouver sa famille Gonfaron

Henri est rentré mi-janvier, son épouse est bloquée à Madagascar avec leurs deux enfants âgées d’un an et demi. Sept mois de séparation pour cause de Coronaviru­s.

- M. L.

Ils avaient prévu de belles et longues vacances, juste après Noël. Le jeune papa, âgé de 40 ans, Henri Long, pour trois semaines. Son épouse, Fanomezant­soa, en congés de maternité, et leurs jumelles d’un an, Tiana et Niaïna, pour une durée de trois mois. « On a attendu d’avoir économisé, vu que l’on avait acheté une maison de village et engagé des travaux. C’était nos premières vraies vacances depuis le 17 janvier 2015, quand on s’est marié à Gonfaron. On allait donc présenter nos enfants à la belle-famille malgache. C’était une fête ! », raconte ce centre Varois, installé au pied de SaintQuini­s depuis 2012.

Situation sanitaire fragile

C’est devenu un cauchemar. Car, de retour, point ! Le 23 mars, les effets de la crise sanitaire due au Coronaviru­s ont brisé le lien. « Air Mada », la compagnie aérienne avec laquelle la maman et ses deux fillettes devaient rentrer, a abandonné la liaison. « On nous a proposé un avoir, valable un an. Pas de remboursem­ent. Et c’est le vrai problème. On n’aura pas les moyens d’un autre voyage aussi lointain avant longtemps. Et il nous faut acheter les billets retour sur une autre compagnie, en l’occurrence Air France (…) La situation a trop duré… et l’état sanitaire de Madagascar se fragilise chaque jour un peu plus. Le confinemen­t a été réengagé. Je suis très, très inquiet », dit, avec un calme étonnant, Henri Long. Heureuseme­nt, le trio est accueilli par famille et amis, dans la région de Tamatave, sur la côte est de l’île.

Comité de soutien depuis Pignans

Inconcevab­le mais bien réel, le blocage perdure. « On ne s’est pas vus depuis bientôt sept mois. On entretient le lien par Internet. On se voit mais j’ai la sensation que j’ai été éjecté de la vie de mes enfants et de mon épouse. Que je n’ai plus de prise. C’est un sentiment terrible. Difficile ! » N’empêche, chaque jour, il pare à l’essentiel, son travail de « chef de quai expédition pour une entreprise de transport et logistique, aux Arcs. « Pendant que je travaille, j’ai une sorte d’apaisement. Un répit… » Henri a frappé à toutes les portes imaginable­s et son épouse fait tout, pour sortir de l’impasse. Ambassade de France (mais Fanomezant­soa, « Voni » pour les intimes, n’a pas encore accédé à la nationalit­é française malgré son union, à l’inverse des enfants), mutuelle, ministère des Affaires étrangères (…). Rien ! Pour autant, à Pignans, Catherine Vitulin, qui s’occupe du chant choral au sein de La Lyre et le masque, associatio­n à laquelle adhère le couple, a lancé un comité de soutien. Et une cagnotte en ligne (1).

Pour que ce mur figurant les 9 000 km de distance, la dizaine d’heures de vol entre Antananari­vo et Marseille, et une journée de taxi-brousse s’effrite. Que la famille se recompose. Que les jumelles sautent au cou de leur papa, le réveillent la nuit, fassent des caprices. Il est prêt à céder àtout! Mais cette histoire a besoin d’un coup de pouce, de quelques centaines d’euros, pour le rachat des trois billets retour. Pour ranger le tout dans le tiroir des anecdotes. Le lien est tracé et chaque participat­ion, si minime soit-elle, rapprocher­a Henri de Voni, Tiana et Niaïna. Le compte à rebours est lancé avant que la jeune maman puisse faire valoir le Master en ressources humaines qui l’a faite venir pour ses études en France, en 2008. 1. https://www.leetchi.com/c/pour-voni Ou sur Leetchi.com :Taper sur « cagnottes solidaires », puis « pour Voni » dans la fenêtre « rechercher une cagnotte » à droite de « toutes les cagnottes »

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 ?? (Photos DR) ?? Les jumelles fêtent leur premier anniversai­re sur la terre malgache de la maman. Le séjour est idyllique. Le retour cauchemard­esque ! Avant cela, Tiana et Niaïna ont été baptisées dans la région de Tamatave. Le bonheur inondait alors la famille…
(Photos DR) Les jumelles fêtent leur premier anniversai­re sur la terre malgache de la maman. Le séjour est idyllique. Le retour cauchemard­esque ! Avant cela, Tiana et Niaïna ont été baptisées dans la région de Tamatave. Le bonheur inondait alors la famille…
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