Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Trois films à l’affiche en 2020

- PROPOS RECUEILLIS PAR SYLVAIN MOUHOT

Votre e album est en cours d’écriture avec un single, Fragile, qui marche très fort… Oui, le titre est en tête des morceaux les plus écoutés depuis six semaines. Je profite de mes vacances dans le Var pour m’isoler et terminer quelques chansons. J’ai un nouveau contrat qui fait de moi ma propre productric­e. Je suis libre de faire ce que je veux avec l’argent qui est mis à dispositio­n pour créer. J’ai des partenaire­s financiers qui font très bien leur métier, pas des gens qui m’expliquent comment faire le mien. Ce nouvel album contient une partie très pop et une partie dont je préfère réserver la surprise.

En salles, on vous retrouve depuis le  juillet dans La Nuit venue... La rencontre d’un clandestin chinois et d’une call-girl, ça parle d’esclavage contempora­in. Je réalise à quel point la communauté asiatique n’est pas représenté­e dans le cinéma français. Et c’est encouragea­nt de voir qu’on fait de beaux films avec très peu d’argent.

Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait, d’Emmanuel Mouret sortira le  septembre ? C’était très dur pour moi de jouer un personnage si loin de mes valeurs, une femme qui ne choisit pas grand-chose dans sa vie, qui se laisse porter pour tout. [Sélection officielle du Festival de Cannes, ndlr].

Enfin Parents d’élèves sortira le  octobre... C’est une super comédie avec Vincent Dedienne et une équipe d’acteurs tous plus extras les uns que les autres.

Faire de la musique, c’était un rêve de gosse ?

Quand j’étais petite, je voulais être artiste ou prof de langue à l’étranger pour voyager. Je pensais faire une licence et un master pour organiser des festivités dans le cinéma, la musique, l’art. Être dans la culture, mais de l’autre côté. Je rêvais d’être chanteuse et comédienne, sauf que quand tu grandis ici, on ne t’explique pas comment devenir artiste. Au forum des métiers, on t’explique comment rentrer dans l’armée, devenir pompier, être prof... Faut vraiment avoir des parents qui te poussent, tomber sur des profs qui te donnent goût à ça, qui te disent qu’il y a une autre branche possible.

Dans la musique, est-ce difficile d’exprimer sa création sans être influencé par les autres ? Il faut être bien entouré, avoir un bon avocat, un bon contrat. Il faut du caractère, avoir confiance en soi, il faut se battre. Mais comme dans tous les métiers. C’est plus

Qu’est-ce qui vous a poussée à vous exprimer sur les violences policières ?

Je n’ai pas peur d’exprimer mes opinions. Je tiens les mêmes propos dans les médias que dans la vie. Si au café j’entends un mec qui dit une horreur, je vais le reprendre. Pas pour lui dire qu’il a tort mais pour dire : “Regarde, tu peux voir les choses autrement”. Ça marche aussi. “Je ne te juge pas, je ne condamne pas. Tu as le droit de penser comme ça, mais je ne suis pas d’accord avec toi.” Dans le milieu, il y a beaucoup d’artistes qui aimeraient soutenir mes propos, pouvoir dire des choses. Mais ils se retiennent par rapport à leur public ou ils croient que leurs partenaire­s vont arrêter de les soutenir. Ils pensent que ça mettrait leur carrière en danger et je le comprends parce que c’est le cas en fait, un peu. Ça dépend de comment tu fais ce métier. Dans On n’est pas couché, j’ai parlé de beaucoup de choses, pas seulement de violences policières. C’est une émission dans laquelle on parle d’actualité, je suis obligée de m’exprimer.

Un flot de haine s’est exprimé sur les réseaux sociaux, des propos racistes ont été tenus à votre égard. Votre réaction ?

Ça me donne de la force et ça montre que j’ai raison de prendre la parole.

Je tiens les mêmes propos dans les médias que dans la vie”

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