Une campagne particulière
Coopérateur à Puget-Ville, Laurent Grimaud confirme la précipitation des événements : « On pensait démarrer entre le 17 et le 20 août. On était en vacances à la montagne quand on a reçu un mail de la coopérative nous demandant de venir à une réunion de pré-rentrée et on a attaqué tout de suite dans la nuit du 13 au 14 ». Ils étaient cinq coopérateurs avec lui à se lancer en vendanges mécaniques. C’est la maturité du raisin qui détermine la date des vendanges. Pour la connaître « on fait des prélèvements deux fois par semaine et on mesure ça avec un réfractomètre, explique-t-il .La coopérative nous donne un calendrier des cépages, avec 12,5 degrés minimum pour entrer en cave ».
« On s’entraide beaucoup »
Le viticulteur précise qu’une sélection parcellaire et par cépages est faite pour les apports. En panne avec sa machine à vendanger, il a pu compter sur André Camous, président de la cave de Puget-Ville, la nuit dernière : « On s’entraide beaucoup, on a des vignes mitoyennes ». Cette campagne est particulière selon Laurent Grimaud : « En 2017, on avait attaqué le 10 août, c’était précoce. 2020 est une année très bizarre. On a eu du gel, on a des degrés qui explosent. J’ai des vignes sur Pierrefeu avec 50 % de pertes et une parcelle à Puget-Ville, qui donne le double de l’an dernier… Ce qui correspond à une année normale car elle avait été touchée par le gel en 2019. Habituellement, la coopérative a 21 jours de vendanges, cette fois-ci, on aura plus ou moins un mois, selon les parcelles ». Il faut compter aussi avec les mesures de distanciation dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Une fois les remorques de raisin vidées, il n’est plus possible d’aller à la guérite pour récupérer le ticket de pesée. « On attend à l’entrée qu’on nous l’amène. On respecte les instructions de la MSA (1) ». Mais l’essentiel est ailleurs : « Une chose est sûre, les premiers jus pressés promettent un très beau millésime », assure-t-il. 1. Sécurité sociale agricole.