Un ambitieux projet de spectacle historique
La prise de La Seyne en 1793 par les troupes de Bonaparte, venues chasser les Anglais de la rade de Toulon, sera au coeur d’un ambitieux spectacle porté par la nouvelle équipe municipale
Si l’on célèbre chaque année la libération de la ville par les Alliés en 1944, le souvenir d’un autre événement historique de portée nationale est, lui, moins mis en valeur. Plus pour longtemps. Evoqué par plusieurs candidats durant la dernière campagne électorale, le projet d’un « son et lumière » autour du fort Balaguier va bel et bien voir le jour. Parmi les (très) nombreux dossiers ouverts sur son bureau, Nathalie Bicais planche en effet sur la concrétisation de l’une de ses propositions : une animation retraçant les moments forts de l’histoire seynoise. A commencer par la libération de La Seyne et le siège de Toulon par les troupes de Bonaparte en 1793. « Il s’agit d’une histoire fabuleuse », souligne la maire qui rappelle qu’elle « défend, depuis des années, l’idée d’une manifestation valorisante pour la ville. Et là, il s’agit ni plus ni moins que de la grande Histoire car cet événement a compté à la fois dans l’Histoire de France et dans le destin de Bonaparte. Certes, la ville a eu la chance d’avoir de grandes personnalités telles Michel Pacha, George Sand ou Fernand Pouillon (architecte qui a reconstruit le hameau des Sablettes après-guerre, Ndlr), mais l’épisode de 1793 a eu véritablement un rayonnement national, voire international ».
« Une scène historique dans son jus »
L’événement est pourtant assez peu commémoré. Certes George Sand l’évoque dans son roman Tamaris. Et depuis plusieurs années, l’association des Amis du musée Balaguier oeuvre pour diffuser l’histoire du fort éponyme - qui fut l’un des “acteurs” de la bataille conduite par Bonaparte. « Avec le triangle des trois forts, (L’Eguillette, Balaguier et Napoléon), reprend Nathalie Bicais , on a à la fois une scène naturelle et un site historique dans son jus. L’idée est donc de mettre en lumière cette histoire, un peu comme le fait le spectacle du Puy du Fou, au travers d’un événement qui soit aussi une grande fête populaire ». Madame le maire imagine déjà un spectacle avec «des éclairages sur les forts, des projections vidéo-animées (mapping), une simulation de bataille, un récit narratif... J’aimerais aussi faire venir des bateaux de tradition dans l’anse de Balaguier, proposer des ateliers de matelotage et d’autres animations faisant revivre des métiers de l’époque… Je veux d’ailleurs travailler en connexion avec les associations et avec la population afin qu’elles s’approprient cette histoire. L’événement pourrait aussi inclure un spectacle vivant, comme celui proposé par René Raybaud (lire ci-dessous, Ndlr) car c’est une animation connexe. Certes, il faut encore trouver l’articulation, mais ce serait un plus dans la programmation ».
Générer des retombées
L’un des objectifs affichés est aussi que cet événement génère des retombées économiques et touristiques. « On peut déjà imaginer un service de restauration avec les aquaculteurs de Tamaris et d’autres acteurs de l’économie locale », avance Nathalie Bicais qui travaille également sur la manière « d’étirer la saison estivale ». Raison pour laquelle le spectacle et les animations liées seront probablement organisés en septembre : « C’est une période qui attire encore pas mal de visiteurs, et en plus, les Seynois seront rentrés de vacances – et nous avons besoin qu’ils soient là ! Du reste, en septembre on peut aussi faire un lien avec les Journées du patrimoine ». Dans l’immédiat, la maire s’apprête à nommer un(e) chef de projet pour lancer la préparation de l’événement. La volonté est de proposer une première édition dès 2021, année durant laquelle sera célébré le bicentenaire du fort Napoléon. «La première édition se tiendrait a priori sur une journée. On veut rester prudent et se garder de la folie des grandeurs. L’idée est de poser la première pierre, d’évaluer les impacts, et de monter en puissance par la suite. Mais de toute évidence, cette manifestation dédiée à une histoire qui appartient à notre identité, peut servir d’ancrage dans la mémoire collective et contribuer à rendre leur fierté aux Seynois ». Telle était aussi l’une des ambitions affichées par la candidate durant la campagne.