Masque obligatoire : les policiers jouent leur rôle
Si l’obligation de porter le masque dans le centre ancien, sur le port et rue Lamalgue au Mourillon est largement respectée, les policiers municipaux se chargent de le rappeler à ceux qui auraient « oublié »
Pensez à mettre le masque, s’il vous plaît ! - Ah bon ? Mais pourquoi ? - Parce que le port du masque est obligatoire dans le centreville de Toulon. » La scène prend place mercredi matin, sur le marché. Ses protagonistes : une Toulonnaise chargée de victuailles et un policier municipal de la Ville. Depuis vendredi dernier, pour les étals du cours Lafayette, et depuis ce lundi, pour les rues du centre ancien, le port et la rue Lamalgue au Mourillon, le scénario se reproduit chaque jour, plusieurs fois par jour. Comme autant de prises qu’il faudrait refaire.
Acte I : prévention
Rejouer cette scène, c’est justement le travail des policiers municipaux, acteurs de la pédagogie nécessaire au respect des arrêtés préfectoraux qui rendent le port du masque obligatoire. Ce matin-là, le casting porté par Michel Milona, le directeur de la police municipale, avec Stéphane, son adjoint, ainsi qu’Anthony et Sébastien patrouille entre les stands du marché avec la consigne de faire d’abord de la prévention. La répression – et ses 135 euros d’amende – ce sera seulement pour l’acte II. Sauf si les agents tombent sur un contrevenant récalcitrant. Le matin même, la patrouille a d’ailleurs dressé un procès verbal.
« Évacuer des frustrations »
Mais la plupart des promeneurs respectent la règle, souligne Anthony, alors qu’il vient de la rappeler à un homme entre deux âges place Louis-Blanc. « Bien sûr, des gens nous expliquent que pour telle ou telle raison, ils ne veulent pas le porter, qu’il ne sert à rien… » Stéphane renchérit : « Certains ont besoin d’évacuer des frustrations… »Etpuisilya ceux qui mangent, qui boivent, qui fument… D’autres en profitent pour demander des éclaircissements sur le périmètre ou sur les autres règles : « Quand on porte le masque, il faut aussi respecter la distanciation ? »« Oui monsieur ! » Tous finissent quoi qu’il en soit par s’exécuter. Au point que beaucoup jouent le jeu jusque dans des zones où ils n’y sont pas obligés, comme sur le boulevard de Strasbourg. En réalité, le plus souvent, les policiers n’ont même pas besoin de déclamer leur réplique : dès qu’ils les voient, les individus, qui ont pris la liberté de baisser leur bout de tissu ou de papier sur le menton, le relèvent immédiatement. La peur du gendarme.
Jamais sans mon masque
Quant à ceux qui n’en portent pas du tout, locaux ou touristes, ils le sortent rapidement en s’excusant. Ce jour-là, les policiers municipaux ne croisent que deux personnes incapables de répondre à l’injonction, faute de l’accessoire indispensable. À l’instar de ce touriste parisien croisé place Camille-Ledeau. Magnanime, Michel Milona lui tend l’un des masques dont il dispose pour sa propre sécurité. « Il faut un peu de tolérance… » C’est ce qu’il dira aussi un peu plus tard sur le port, sans arrêter la course de ce coureur sans masque, transpirant dans l’intensité de son effort. Ainsi, ce mercredi, seules deux contraventions seront distribuées. Aucune les jours suivants. Sauf coup de théâtre, on imagine ainsi que le public continuera de tenir son rôle sans faire de la comédie.