Le « jour du dépassement » c’est aujourd’hui !
Ça y est : aujourd’hui, l’humanité a consommé plus de ressources naturelles que ce que la Terre peut renouveler en douze mois. Calculé depuis 2003 par l’ONG américaine Global Footprint Network, ce symbolique « jour du dépassement » a pour but d’illustrer la consommation toujours plus rapide d’une population humaine en expansion sur une planète limitée. Pour le dire de façon imagée, il faudrait cette année 1,6 Terre pour subvenir aux besoins de la population mondiale de façon durable. La date est calculée en croisant l’empreinte écologique des activités humaines (surfaces terrestre et maritime nécessaires pour produire les ressources consommées et pour absorber les déchets de la population) et la « biocapacité » de la Terre (capacité des écosystèmes à se régénérer et à absorber les déchets produits par l’homme, notamment la séquestration du CO2). Le « dépassement » se produit quand la pression humaine dépasse les capacités de régénération des écosystèmes naturels, et n’avait jusque-là cessé, selon l’ONG, de se creuser depuis 50 ans : 29 décembre en 1970, 4 novembre en 1980, 11 octobre en 1990, 23 septembre en 2000, 7 août en 2010. Et l’an dernier, il était tombé le 29 juillet. Sous l’effet de la pandémie de Covid-19, il recule pour la première fois cette année. Les comportements que le « Jour du dépassement » met en cause et leurs conséquences sont largement documentés par les scientifiques, du dérèglement climatique à la disparition catastrophique des espèces et des écosystèmes. Et les derniers rapports des experts de l’ONU identifient clairement les directions à suivre : réduction des émissions de gaz à effet de serre, sortie des énergies fossiles, changement drastique du modèle de production agroalimentaire… Marco Lambertini directeur général du WWF, partenaire de l’événement depuis 2007, veut espérer qu’après le Covid, et les réflexions qu’il a déclenchés sur les modèles de société, les humains sauront « tirer des leçons de ce que cette pandémie a mis en lumière : la relation non soutenable, de gaspillage et destructrice que nous entretenons avec la nature, la planète ».