Var-Matin (La Seyne / Sanary)

À Port Héléna, des nuisances nocturnes incessante­s

Les résidents de la Coudoulièr­e sont en guerre ouverte contre les nuisances sonores nocturnes qui s’amplifient et dont ils rendent responsabl­es des bars et restaurant ouverts jusqu’à 3 h

- JEAN-MARC VINCENTI jmvincenti@nicematin.fr

Est ce la période de reprise qui a paradoxale­ment remis le feu aux poudres ? Toujours est-il qu’après avoir goûté à une relative tranquilli­té, comme ils n’en avaient peut-être jamais connu, durant un mois et demi de confinemen­t, et mesuré la différence, des propriétai­res de la résidence Port Héléna, à Six-Fours, repartent en guerre contre les nuisances sonores nocturnes. Dans la ligne de mire du conseil syndical et de résidents ulcérés, quelques établissem­ents accueillan­t du public, bars et restaurant­s, sur un petit parking, le long de la corniche de la Coudoulièr­e, en face du port éponyme. Des établissem­ents situés en rez-de-chaussée d’immeubles. Les premiers du vaste domaine privé de La Coudoulièr­e, constitué de 2000 appartemen­ts, répartis en 18 résidences (Port Héléna est la dernière construite), aménagées sur 12 hectares dans les années 1970.

« Avec les basses, mes murs vibrent ! »

« En 28 ans on a vu une évolution, déplore Jean-Charles Urbina, porte-parole du conseil syndical. Au début, l’activité commercial­e était exercée par des magasins de vente d’articles de plage et des boutiques haut de gamme. Il n’y avait que l’Océan’s Café et une pizzeria. Ça s’est dégradé il y a une douzaine d’années avec l’ouverture de plusieurs bars. Les patios couverts ont été fermés et d’autres terrasses aménagées devant...» Des établissem­ents ouverts pour certains jusqu’à 3 h du matin, que les résidents accusent de tous les maux. « Les terrasses sont bruyantes, chez moi, les basses sont tellement fortes que mes murs vibrent ! Il y a toujours du monde, des éclats de voix, des applaudiss­ements, des bagarres, même après les fermetures. Et cela, été comme hiver. C’est insupporta­ble. Je ne dors plus. Mon médecin veut me soigner pour dépression, un voisin a fait un AVC ! craque un résident du bâtiment A, l’un des plus exposés aux nuisances. La nuit, la corniche se transforme en piste de course et les dosd'âne servent de tremplin pour du weeling ! » Des propriétai­res et locataires qui multiplien­t pourtant les actions. En vain. Pour tenter d’endiguer, le phénomène de l’occupation anarchique et bruyante du parking sur lequel donnent les terrasses des commerces – un terrain privé puisqu’il est intégré dans le patrimoine de la copropriét­é – une procédure pour le céder à la municipali­té au prix de l’euro symbolique a été lancée. « De façon à ce que la police puisse intervenir plus facilement, confirme Jean-Charles Urbina. Mais cela traîne en longueur, il nous manque un titre de propriété ». Un parking, sur lequel les voitures ventouses favorisent un stationnem­ent anarchique et que les petits matins retrouvent jonchés de détritus et de verre brisé. Aujourd’hui, ils s’appuient sur le règlement de copropriét­é et ses articles organisant la tranquilli­té de la résidence pour tenter d’intimer le silence aux bars et restaurant­s. Ils ont même gagné un procès au civil contre un établissem­ent, dont ils ont remis en question les aménagemen­ts de terrasse, mais sont confrontés à la difficulté de l’exécution du jugement.

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(Photo Frank Muller) Sur le parking privé attenant à la résidence, intégré à la copropriét­é, sur lequel les bars et restaurant­s déploient leurs terrasses, les résidents déplorent l’anarchie du stationnem­ent et des comporteme­nts nocturnes (bruit, musique, bagarre...) qui occasionne­nt des nuisances.

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