Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Quasiment l’égal de Pinot »

Dans le sillage du très médiatique Thibaut Pinot (Groupama-FDJ), le grimpeur de Cofidis Guillaume Martin affiche un visage conquérant à la veille du départ de Nice

- CORENTIN MIGOULE

La formatione Cofidis, qui entamera sa 24 participat­ion au Tour de France demain, s’apprête à le faire avec « l’équipe la plus forte que nous ayons affichée », promet Cédric Vasseur. Le manager donne le ton d’emblée. La team Cofidis, qui court après une victoire d’étape sur le Tour depuis 2008 (Sylvain Chavanel), entend bien mettre fin à cette période de disette : « Cette quête de victoire devrait s’achever cette année », prévient Vasseur. En alignant deux leaders, l’équipe nordiste s’en donne les moyens. Le premier, Guillaume Martin, est l’un des coureurs en forme du peloton depuis la reprise de la saison. Si l’on a un temps pu penser que Cédric Vasseur lui avait mis la pression en l’annonçant comme un potentiel top 5 du Tour l’hiver dernier, le Normand a assumé : troisième du Mont Ventoux Dénivelé Challenge et du très relevé Critérium du Dauphiné. À la question « Ambitionne­z-vous une victoire d’étape ou une bonne place au général ? », le 12e du Tour 2019 répond par un implacable « Les deux mon général ! » Et de poursuivre : « Mais c’est certain que mes récentes performanc­es et mes sensations ces dernières semaines peuvent me donner confiance pour le général. » Elia Viviani, qui vient de céder sa tunique de champion d’Europe à son compatriot­e Giacomo Nizzolo, est l’autre atout phare de l’équipe française. À 31 ans, le champion italien, déjà vainqueur à 78 reprises chez les profession­nels, visera une deuxième victoire d’étape sur la Grande Boucle, un an après avoir levé les bras à Nancy. « Pour un coureur, c’est toujours une grande fierté d’être sélectionn­é au Tour de France, la course la plus prestigieu­se de notre sport. L’équipe n’a pas gagné depuis 12 ans. C’est la raison pour laquelle elle m’a recruté. Laporte et Consonni seront précieux dans le final des étapes pour m’aider à gagner », assure le sprinteur.

« Pour atteindre les étoiles, il faut viser la lune »

Si Viviani se retrouve en position de gagner samedi dès la première étape, c’est qu’il aura négocié la côte de Rimiez (5,8km à 5,1 %) sans encombre. Reconnaiss­ant volontiers son importance pour « se placer au général », Guillaume Martin ne se voit pas remporter la 2e étape qui arrive, comme la première, à Nice : « Ce n’est pas celle qui me convient le mieux, avec notamment cette arrivée en descente très roulante qui favorise un regroupeme­nt. La descente du Turini ? Elle m’a surpris lors du stage de reconnaiss­ance en juillet, c’est la raison pour laquelle je suis retourné la faire hier (mercredi). Elle est très technique. Il faudra être particuliè­rement vigilant mais j’espère que la montée du Turini se fera sur un tempo élevé, comme ça on ne sera pas très nombreux dans la descente. » Et de rebondir : « Celle d’Orcières-Merlette (4e étape) peut davantage me convenir. » Gagner et se placer oui, mais sans s’emparer de l’imposante tunique jaune : « On a beaucoup réfléchi aux potentiels scénarios et je pense que les enjeux du Tour sont tels que l’on va assister à une course d’attente. Ça n’aurait pas de sens de lancer les hostilités dès le deuxième jour, prendre le maillot et devoir contrôler la course jusqu’à la fin » ,expose le manager de Cofidis. Gonflé par les récentes bonnes performanc­es de son leader, Vasseur n’hésite pas à se montrer élogieux à son égard : « Avec Guillaume Martin, l’équipe va prendre une autre dimension. On l’a déjà vu sur le Dauphiné, il a montré qu’il était devenu quasiment l’égal de Thibaut Pinot. » Assurément ambitieux, le double vainqueur d’étapes sur le Tour se montre aussi philosophe : « J’ai l’habitude de dire aux coureurs que pour atteindre les étoiles, il faut viser la lune. Donc j’encourage Guillaume à avoir des objectifs très élevés. Je rêve d’une associatio­n Pinot-Bardet-Martin-Barguil en montagne. Pour le public français, ce serait formidable, même s’il ne faut pas oublier que l’on porte des maillots différents. » S’il n’est pas assuré de pouvoir compter sur la collaborat­ion des autres têtes d’affiche tricolores, Guillaume Martin pourra s’appuyer sur l’expériment­é Jesus Herrada. Fort de sept saisons à la Movistar, l’Espagnol sait mettre ses leaders sur orbite (Quintana, Valverde).

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(Photo AFP) Guillaume Martin, troisième du dernier Dauphiné.

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