Macron défend son plan de relance
Le chef de l’État a visité, hier, un laboratoire pharmaceutique des Hts-de-Seine. Un déplacement sur le thème de la souveraineté sanitaire et industrielle
Emmanuel Macron a profité, hier, de sa visite dans les ateliers du laboratoire pharmaceutique Seqens à Villeneuve-laGarenne (Hauts-de-Seine), pour défendre les relocalisations et présenter la « philosophie » de son plan de relance « pour préparer la France de 2030 » (1). « Cette stratégie “France relance” que nous allons lancer, ça n’est pas une stratégie pour faire face aux difficultés du moment, ça nous l’avons déjà fait et nous allons continuer [...], non c’est préparer la France de 2030 », a expliqué le chef de l’Etat, s’exprimant pour la première fois face à la presse avec un masque sur le visage, conformément à la nouvelle obligation en vigueur à Paris et en petite couronne. Le plan de relance, qui sera présenté jeudi, « est un projet dans lequel nous voulons projeter le pays pour plus d’indépendance, et donc les relocalisations », a souligné le président de la République, qui était accompagné du ministre de l’Economie Bruno Le Maire. Emmanuel Macron entend aussi « bâtir un modèle d’avenir, fondé sur le savoir, sur l’écologie et la transition écologique » et « bâtir sur les compétences, c’est-à-dire investir dans les femmes et les hommes, et en particulier notre jeunesse ». « Les relocalisations jouent pour nous un rôle fondamental parce que c’est montrer qu’il n’y a pas de fatalité et c’est bâtir sur des secteurs d’avenir commun, en particulier le secteur pharmaceutique », a poursuivi le chef de l’Etat en détaillant les actions mises en oeuvre pour y parvenir. D’abord une simplification des procédures concernant les médicaments, «la réforme des autorisations temporaires d’utilisation au 1er janvier est un pilier de ce “France relance” », a-t-il insisté. Ensuite une réduction de « l’effort qui est demandé chaque année aux entreprises du médicament de 300 millions d’euros pour le prochain plan de finance ».
Et enfin, dans le plan de relance de 100 milliards d’euros, « il y aura 15 milliards pour l’innovation et les relocalisations et en particulier un milliard d’euros vraiment d’aides directes construites avec les industriels », pour les relocalisations, a rappelé le président de la République. Fondé en 1893, le groupe Seqens, deuxième producteur européen de principes actifs, est l’un des leaders mondiaux du principe actif de paracétamol dans son usine chinoise, mais a entamé une réflexion avec les autorités françaises pour déterminer si cette production peut être relocalisée.
1. François Bayrou, l’éphémère ministre de la Justice d’Emmanuel Macron (17 mai au 21 juin 2017), a été nommé, hier, Haut Commissaire au plan de relance. Son nom circulait depuis déjà une semaine.