GRAND PRIX DE BELGIQUE La patte du champion
En tête du premier au dernier tour, Lewis Hamilton a fait un « Spa » en avant de plus vers la septième couronne suprême qu’il convoite. Magistral !
Sinon au départ, le roi Lewis Hamilton n’a pas été inquiété par ses adversaires, hier à Spa-Francorchamps. Ce sont surtout les pneus de sa Mercedes qui l’ont préoccupé en fin de course, faisant remonter le souvenir de la crevaison qui aurait pu le priver de la victoire à Silverstone, en Grande-Bretagne, il y a quelques semaines. Finalement, il aura bien terminé sur quatre roues. C’est probablement l’analyse de sa propre course par Max Verstappen (Red Bull), 3e derrière l’autre Flèche d’argent de Valtteri Bottas, qui résume le mieux ce GP : « C’était assez ennuyeux, pas très intéressant, il n’y avait pas grand chose à faire ». Hamilton, dont l’avance au championnat du monde est désormais de 47 points sur Verstappen et 50 sur Bottas,
Encore une fois, le « serial winner » Lewis Hamilton a tué le suspense : septième course, cinquième victoire !
s’est lui presque excusé de sa domination et de celle son écurie, qui n’a cédé aucune pole et seulement une victoire (à Verstappen, encore à Silverstone) en 2020.
Ferrari en plein cauchemar
« Je sais que ça n’est pas forcément ce que tout le monde veut voir », a admis le sextuple champion du monde, idéalement lancé vers ce 7e
titre qui lui permettrait d’égaler le record de Michael Schumacher. « Mais c’est qui nous sommes : nous gardons toujours la tête au travail et, ce soir, personne ne va se réjouir longtemps du résultat mais plutôt penser à ce que nous pourrions faire mieux. L’équipe a cette excellente mentalité », explique-t-il pour la énième fois. Les Renault de Daniel Ricciardo et d’Esteban Ocon
sont 4e et 5e. Bonus pour le constructeur français, Ricciardo empoche aussi le point du meilleur tour. Pour Ferrari, en manque cruel de performance cette saison et plus encore sur ce tracé, le cauchemar continue : 13e et 14e des qualifications, Charles Leclerc et l’Allemand Sebastian Vettel ont simplement échangé leurs positions au terme de la course.
En son temps, il y a déjà près de trente ans, Alain Prost avait commis un crime de lèse-majesté en pilonnant à boulets rouges sa merveille de technologie ciselée à Maranello. « Je n’ai jamais piloté une voiture aussi mauvaise de ma carrière », s’était fendu le
‘‘Professeur’’, le octobre , au soir d’un Grand Prix du Japon achevé en e position, ’’’ derrière la McLaren du vainqueur, Gerhard Berger. « Un bon chauffeur de camion, avec de gros bras, aurait pu faire aussi bien que moi. » Saillie d’anthologie synonyme de licenciement, illico presto et manu militari, pour le champion du monde déjà triplement couronné à l’époque. Assis sur un rondelet contrat de ans, Charles Leclerc n’osera pas une telle outrance verbale. Pourtant, le Monégasque, lui aussi, cravache un bahut cette saison. Pire, un tracteur ! Juste bon à labourer le toboggan de Francorchamps, trois jours durant. Comment le cheval cabré a-t-il pu se métamorphoser en cheval de trait ? Pourquoi ? Peut-être parce que la Scuderia Ferrari a trop joué avec le feu, l’an dernier. L’accord secret sur le moteur conclu avec la FIA cet hiver lui aurait-il brûlé les ailes ? Aujourd’hui, personne n’a le droit de dire que les trois victoires et les neuf pole positions signées Leclerc et Vettel ont été acquises grâce à un groupe propulseur illégal. Mais tout le monde peut se permettre de le penser très fort. Ce qui n’empêche pas d’espérer voir l’enfant de la Principauté chevaucher un jour un pur-sang digne de son talent.