Var-Matin (La Seyne / Sanary)

La drôle de rentrée de Myrtille et ses enfants Le Pradet

Son fils a fréquenté le centre aéré, où un cas de Covid a été détecté, mais sa mère ne l’a pas fait tester, faute d’injonction des autorités de santé. Résultat : son garçon a raté la rentrée

- VIRGINIE RABISSE vrabisse@varmatin.com

Rarement une rentrée des classes aura été aussi chaotique pour Myrtille Tabariès et ses enfants, Marceau, 9 ans, et Victoire, 5 ans. En l’occurrence, l’aîné n’a même pas pu retrouver les bancs de son école Charles-Sandro au Pradet mardi 1er septembre, en même temps que ses camarades. En cause : le fait que sa mère ne puisse apporter la preuve que le grand frère n’a pas contracté le coronaviru­s. Elle dénonce un flou total dans la communicat­ion.

Mercredi  août

Tout démarre en fait la semaine précédente, avec le cas de Covid apparu le mercredi 26 août à l’Accueil de loisir sans hébergemen­t (ALSH) L’Acacia d’argent, entraînant sa fermeture. Pas d’informatio­n plus précise sur le malade, ni le moment où il a fréquenté le centre. Une certitude en revanche : la semaine du 26 août et la précédente, Marceau compte parmi les jeunes accueillis. Ce mercredi-là, après avoir appris la fermeture presque fortuiteme­nt, Myrtille reçoit un appel de la direction de la structure. On lui indique que tous les enfants doivent subir un dépistage Covid à partir du samedi suivant.

Jeudi  août

Le lendemain, Myrtille cherche toujours à se renseigner et contacte notamment l’Agence régionale de santé… Là, on lui explique que, dans le cadre de ses enquêtes, la CPAM devrait la recontacte­r. Dans le même temps, elle a reçu une réponse de la mairie du Pradet. Il y est indiqué que « les parents des vingt-deux enfants du groupe concerné sont actuelleme­nt contactés par l’ARS », avec cette précision : « Si vous n’êtes pas contacté, c’est que votre enfant n’est pas concerné et qu’il n’est pas nécessaire de procéder à un test. » Clair comme de l’eau de roche. Puisque personne ne l’a contactée, Myrtille laisse retomber l’inquiétude, tout en restant vigilante à l’apparition de symptôme chez Marceau.

Vendredi  août

Un répit de courte durée, car le vendredi, c’est un mail de la Ligue de l’enseigneme­nt, qui gère L’Acacia d’argent, qui vient relancer le doute. Ou plutôt trois. L’un invite les parents à faire tester leurs enfants ; l’autre dit : « Si vous le souhaitez, vous pouvez faire tester votre enfant à partir du samedi 29 août. » Sachant que parmi ces courriels, si deux d’entre eux évoquent « un contact avec un enfant testé positif », le troisième précise qu’il s’agit d’« un enfant d’un autre groupe ». Retour à la case départ.

Lundi  août

Sauf, précise Myrtille, qu’elle ne perçoit dans ces courriels aucune injonction. « Je ne suis pas professeur de français, ni académicie­nne, raillet-elle, mais quand je lis “invitation” et “si vous le souhaitez”, en aucun cas, je n’y vois une obligation ! » C’est quelques heures avant la rentrée que la situation se corse. Il est un peu plus de 8 heures lundi 31 août, lorsque la maman reçoit un appel de la directrice d’école. Elle lui indique que sans test négatif, Marceau ne sera pas accepté à l’école. Myrtille fait valoir qu’aucune autorité compétente et officielle ne l’a contactée comme cela aurait dû être le cas. Chacune campe sur ses positions.

Mardi er septembre

Et Myrtille, « prise en otage », finit par plier. Le mardi, alors que Marceau a bel et bien raté sa rentrée, elle le fait tester. Mais l’affaire ne s’arrête pas là.

Mercredi  septembre

Alors que la mère de famille est dans l’attente du résultat du test pratiqué sur son fils, c’est sa petite Victoire, pourtant rentrée normalemen­t en classe le mardi, qui se voit interdite d’accueil de loisir le mercredi. Motif dit-on à la nounou qui l’accompagne ce matin-là : « En cas de cas contact, on ne prend pas les fratries. » Myrtille explose : « À l’école, ce n’est pas un problème, mais au centre oui ? ! Et pendant ce temps, tous les enfants, enseignant­s et personnels non-testés y entrent sans problème… » Pêle-mêle, la maman dénonce « une organisati­on mal organisée »,« un champ lexical mal choisi »,« une époque où on préfère rentrer dans des cases plutôt que de penser par soimême ». Et alors qu’elle a reçu de plein fouet des termes comme « négationni­ste »,« irrespectu­euse », « irresponsa­ble », elle s’interroge sur la légitimité – et la légalité – des mesures prises à l’encontre de ses enfants. Ainsi, a-t-elle écrit à la Ville et à l’inspection académique pour leur faire part de ses déboires. Et leur dire sa colère. Une colère qu’elle a aussi publiée sur son blog mamanduvar.fr.

Jeudi  septembre

Bonne nouvelle toutefois : mercredi dernier, le test Covid de Marceau est revenu négatif. Il a pu reprendre le chemin de l’école le jeudi. Sans que personne ne demande à vérifier le résultat du test.

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