La drôle de rentrée de Myrtille et ses enfants Le Pradet
Son fils a fréquenté le centre aéré, où un cas de Covid a été détecté, mais sa mère ne l’a pas fait tester, faute d’injonction des autorités de santé. Résultat : son garçon a raté la rentrée
Rarement une rentrée des classes aura été aussi chaotique pour Myrtille Tabariès et ses enfants, Marceau, 9 ans, et Victoire, 5 ans. En l’occurrence, l’aîné n’a même pas pu retrouver les bancs de son école Charles-Sandro au Pradet mardi 1er septembre, en même temps que ses camarades. En cause : le fait que sa mère ne puisse apporter la preuve que le grand frère n’a pas contracté le coronavirus. Elle dénonce un flou total dans la communication.
Mercredi août
Tout démarre en fait la semaine précédente, avec le cas de Covid apparu le mercredi 26 août à l’Accueil de loisir sans hébergement (ALSH) L’Acacia d’argent, entraînant sa fermeture. Pas d’information plus précise sur le malade, ni le moment où il a fréquenté le centre. Une certitude en revanche : la semaine du 26 août et la précédente, Marceau compte parmi les jeunes accueillis. Ce mercredi-là, après avoir appris la fermeture presque fortuitement, Myrtille reçoit un appel de la direction de la structure. On lui indique que tous les enfants doivent subir un dépistage Covid à partir du samedi suivant.
Jeudi août
Le lendemain, Myrtille cherche toujours à se renseigner et contacte notamment l’Agence régionale de santé… Là, on lui explique que, dans le cadre de ses enquêtes, la CPAM devrait la recontacter. Dans le même temps, elle a reçu une réponse de la mairie du Pradet. Il y est indiqué que « les parents des vingt-deux enfants du groupe concerné sont actuellement contactés par l’ARS », avec cette précision : « Si vous n’êtes pas contacté, c’est que votre enfant n’est pas concerné et qu’il n’est pas nécessaire de procéder à un test. » Clair comme de l’eau de roche. Puisque personne ne l’a contactée, Myrtille laisse retomber l’inquiétude, tout en restant vigilante à l’apparition de symptôme chez Marceau.
Vendredi août
Un répit de courte durée, car le vendredi, c’est un mail de la Ligue de l’enseignement, qui gère L’Acacia d’argent, qui vient relancer le doute. Ou plutôt trois. L’un invite les parents à faire tester leurs enfants ; l’autre dit : « Si vous le souhaitez, vous pouvez faire tester votre enfant à partir du samedi 29 août. » Sachant que parmi ces courriels, si deux d’entre eux évoquent « un contact avec un enfant testé positif », le troisième précise qu’il s’agit d’« un enfant d’un autre groupe ». Retour à la case départ.
Lundi août
Sauf, précise Myrtille, qu’elle ne perçoit dans ces courriels aucune injonction. « Je ne suis pas professeur de français, ni académicienne, raillet-elle, mais quand je lis “invitation” et “si vous le souhaitez”, en aucun cas, je n’y vois une obligation ! » C’est quelques heures avant la rentrée que la situation se corse. Il est un peu plus de 8 heures lundi 31 août, lorsque la maman reçoit un appel de la directrice d’école. Elle lui indique que sans test négatif, Marceau ne sera pas accepté à l’école. Myrtille fait valoir qu’aucune autorité compétente et officielle ne l’a contactée comme cela aurait dû être le cas. Chacune campe sur ses positions.
Mardi er septembre
Et Myrtille, « prise en otage », finit par plier. Le mardi, alors que Marceau a bel et bien raté sa rentrée, elle le fait tester. Mais l’affaire ne s’arrête pas là.
Mercredi septembre
Alors que la mère de famille est dans l’attente du résultat du test pratiqué sur son fils, c’est sa petite Victoire, pourtant rentrée normalement en classe le mardi, qui se voit interdite d’accueil de loisir le mercredi. Motif dit-on à la nounou qui l’accompagne ce matin-là : « En cas de cas contact, on ne prend pas les fratries. » Myrtille explose : « À l’école, ce n’est pas un problème, mais au centre oui ? ! Et pendant ce temps, tous les enfants, enseignants et personnels non-testés y entrent sans problème… » Pêle-mêle, la maman dénonce « une organisation mal organisée »,« un champ lexical mal choisi »,« une époque où on préfère rentrer dans des cases plutôt que de penser par soimême ». Et alors qu’elle a reçu de plein fouet des termes comme « négationniste »,« irrespectueuse », « irresponsable », elle s’interroge sur la légitimité – et la légalité – des mesures prises à l’encontre de ses enfants. Ainsi, a-t-elle écrit à la Ville et à l’inspection académique pour leur faire part de ses déboires. Et leur dire sa colère. Une colère qu’elle a aussi publiée sur son blog mamanduvar.fr.
Jeudi septembre
Bonne nouvelle toutefois : mercredi dernier, le test Covid de Marceau est revenu négatif. Il a pu reprendre le chemin de l’école le jeudi. Sans que personne ne demande à vérifier le résultat du test.