Six prétendants au poste de président des députés LREM, qui sera élu jeudi
Qui pour prendre la tête des députés LREM jusqu’au bout du quinquennat et redonner de l’impulsion ? Six candidats sont en lice, dont l’ex-ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, défié notamment par Aurore Bergé, pour ce scrutin interne, qui débute demain et pourrait réserver des
(1) surprises. Même si le poste de président du groupe majoritaire, qui requiert à la fois autorité et proximité avec les troupes, est réputé «lepiredela Ve République », il aiguise les appétits : l’ancien ministre de la Transition écologique François de Rugy est ainsi également sur les rangs (il s’était même déclaré le premier, mi-juillet, dès l’annonce du départ de Gilles Le Gendre), tout comme Coralie Dubost, Patrice Anato et Rémy Rebeyrotte. Et il revêt d’autant plus d’importance qu’après une série de défections, le groupe ne compte plus que 279 membres. Et trois d’entre eux ont dit hier le quitter pour rejoindre le groupe Modem, dont le patron, Patrick Mignola, avait tendu la main cet été aux « Marcheurs ». Ce dernier a toutefois dit ne pas être au courant, et LREM n’avoir pas reçu de lettre de démission.
« Chacun a ses non-dits »
Le scrutin s’annonce ouvert, même si Christophe Castaner, proche d’Emmanuel Macron, est souvent cité comme favori. L’ex-ministre dit vouloir redonner au groupe LREM « le sentiment de fierté collective qui a accompagné la campagne [de] 2017 ». « Grâce à mon expérience, je me ferai plus facilement entendre du Premier ministre ou des ministres », a-t-il promis dans Le Journal du dimanche. Et il est bien
connu des députés, dont il a su se faire apprécier place Beauvau. Moins lorsqu’il était n°1 du parti, au début du quinquennat : « Il nous a coupés du mouvement », estime une députée. Des détracteurs soulignent aussi que cette fonction ferait office de « lot de consolation » après son départ du gouvernement. Le fait qu’il fasse figure de candidat officiel est
à la fois sa force et sa faiblesse, pour des parlementaires qui en ont « marre de se faire imposer des noms ». De son côté, Aurore Bergé, ex-LR, mène une campagne « très offensive », selon plusieurs sources parlementaires : « Elle est une machine de guerre et sait faire mouche » ,dit l’un d’eux. Mais certains la perçoivent comme « orageuse, conflictuelle », et prédisent des départs si elle est élue. En outre, la présence de Coralie Dubost, qui a pris soin d’appeler chacun des députés, pourraît lui coûter des voix : les macronistes « cherchent la femme », observe-t-on au sein du groupe. Quant à François de Rugy, qui a été président de l’Assemblée avant de devenir ministre, il s’affiche en « rassembleur » et juge que « l’eau a coulé sous les ponts » depuis sa démission du gouvernement après les révélations sur son train de vie. « Chacun des candidats a ses nondits : le homard pour Rugy ; Véran pour Dubost [elle est la compagne du ministre de la Santé, Ndlr] ; Bergé est de droite ; “Casta” est le copain du président », relève un ténor. 1. Après un débat aujourd’hui entre les six prétendants, le premier tour aura lieu demain aprèsmidi, le second jeudi matin, par voie électronique, pour une proclamation à la mi-journée.