Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Un match Roglic - Bernal ?

C’est l’opposition que pourrait réserver la Grande Boucle jusqu’à Paris. Un affronteme­nt inédit avec, pour arbitres, les représenta­nts des nations traditionn­elles du cyclisme, Français compris

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Romain Bardet (4e) et Guillaume Martin (3e) pour la France, Mikel Landa (10e) pour l’Espagne, sont toujours dans le jeu au sortir des Pyrénées. Mais les deux premières positions sont occupées par les deux favoris du départ de Nice, le Slovène Primoz Roglic et le Colombien Egan Bernal, vainqueur sortant. Avec, à peine en retrait, Tadej Pogacar, autre représenta­nt d’un cyclisme slovène qui accapare la lumière.

Deux pays, deux génération­s

Sur les sommets du Tour, les aigles slovènes côtoient les condors colombiens dans le bestiaire toujours renouvelé de la Grande Boucle. Curieuseme­nt, ce sont aussi deux génération­s qui sont représenté­es dans le trio qui se dessine après la première semaine. Voire un carré si l’on ajoute le Colombien Nairo Quintana qui a limité la perte de temps à une poignée de secondes quand il a connu un jour moyen, dimanche, dans les Pyrénées. Pogacar (21 ans), un débutant dans le Tour, appartient à la nouvelle vague qui a déjà triomphé l’an passé avec Bernal, aujourd’hui âgé de 23 ans. Roglic possède une expérience limitée du

Tour auquel il participe pour la troisième fois. Mais, par son âge (30 ans), il est proche de Quintana, son cadet de trois mois. « Il y a un vent de fraîcheur sur le cyclisme en général et sur le Tour », relève le directeur de l’épreuve Christian Prudhomme. Ce vent qui a déjà fait s’envoler les espérances de Thibaut Pinot, défait après sa chute du premier jour, et du Batave Tom Dumoulin, réduit ou cantonné à un rôle de soutien pour Roglic au sein de l’équipe Jumbo Visma devenue la formation numéro un du peloton.

Des écarts serrés

La vérité d’une semaine vaut-elle pour la suite ? Le duo des Slovènes, à la saisissant­e aisance dans les temps forts de la course, a dominé la première semaine. Mais les écarts sont restés serrés. Les sept premiers se tiennent en moins de 45 secondes et un coureur aussi coriace que Rigoberto Uran (2e en 2017), l’un des quatre Colombiens présents dans le top 10, est toujours à portée. Rendu prudent par les repères brouillés d’une saison particuliè­re, Roglic insiste sur le facteur durée d’une course qu’il voit « par éliminatio­n ». Bernal lui aussi évoque sans cesse la troisième semaine. Au-delà du deuxième acte qui flirte aujourd’hui avec le littoral atlantique, propice aux bordures en cas de vent, et traverse ensuite le Massif central (le Puy Mary vendredi) avant de se conclure dimanche prochain au sommet du Grand Colombier, à l’extrémité sud du Jura. « Je suis convaincu qu’il y aura de grandes défaillanc­es dans la traversée des Alpes », avance Christian Prudhomme à propos de ce Tour encore largement masqué. Et d’envisager des surprises dignes de cette saison aux multiples rebondisse­ments. Pourquoi pas françaises ? Si Thibaut Pinot (24e) et Julian

Alaphilipp­e (38e) ont plongé au classement, Bardet et Martin ne comptent qu’une trentaine de secondes de retard.

 ?? (Photos AFP) ?? Primoz Roglic (à gauche) et Egan Bernal pourraient se disputer la victoire finale lors de la troisième semaine de course, dans les Alpes.
(Photos AFP) Primoz Roglic (à gauche) et Egan Bernal pourraient se disputer la victoire finale lors de la troisième semaine de course, dans les Alpes.
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