Quatre siècles d’histoire locale en images
En plus de ses publications sur les réseaux sociaux, le médecin Philippe da Prato ouvre un « livre d’images » sur internet, qui retrace quatre siècles de petites et grandes histoires locales
Après Youtube et Facebook, Philippe da Prato s’offre une nouvelle visibilité sur internet. Ce féru d’histoire locale, médecin bien connu du centreville, vient en effet de lancer laseyneen1900.fr. Un site sur lequel on retrouve des milliers de cartes postales d’époque, mais aussi des tonnes d’anecdotes oubliées ou de faits historiques du XVIIe siècle à la fin de la guerre. Avec une prédilection pour la période 1880 1944. « Ça fait dix ans que je me suis lancé dans ce travail de recherche, explique Philippe da Prato. Ça a pris de l’ampleur au fur et à mesure que mes patients ont entendu parler de mon hobby et se sont fait un plaisir de m’apporter des documents familiaux, des médailles, des affiches ou des archives historiques. Désormais, j’ai un site internet qui centralise tout ça. »
« Susciter fierté et dignité »
On y retrouve donc, plus ou moins développés, 200 thèmes différents, qu’il s’agisse d’éclairages sur les « capitaines d’industrie du quadrilatère Germain-Loro », la vie
Avec la reproduction d’illustrations des quartiers et lieux emblématiques de la ville - porte des chantiers, port, marché du cours Louis-Blanc, Sablettes, Balaguier… - ce sont des pans entiers de l’histoire locale qui sont évoqués par Philippe da Prato, qu’il s’agisse de la grande époque de Tamaris, de la construction navale, de l’aquaculture ou des bombardements américains.
des chantiers navals, l’époque Michel Pacha ou les débuts de l’Union sportive seynoise. « Je parle de la visite du président de la République Sadi Carnot comme d’une pauvre marchande de brousse qui se fait écraser dans la rue », résume Philippe da Prato.
Les historiens locaux bien connus, comme Louis Baudouin, Marius ou JeanClaude Autran, sont régulièrement cités, leurs textes enrichissant un contenu déjà bien fourni grâce, entre autres, à des diaporamas. « Mon objectif n’est pas de les concurrencer, mais au contraire d’illustrer leurs passionnants récits, poursuit le docteur de 65 ans. Je cherche à m’amuser et à amuser les visiteurs avec l’histoire locale, sans aucune volonté d’exhaustivité Je ne suis pas un spécialiste mais c’est quelque chose qui m’a toujours plu. » Aujourd’hui, Philippe da Prato décrit son site comme « un livre d’images, un cahier de vacances qu’on feuilletterait nonchalamment à la plage ou au coin du feu selon la saison. » Lequel intègre une nouvelle publication par semaine, certaines plus denses que d’autres. « Quand le sujet me passionne, l’investissement est forcément plus important. Je vais consulter les archives, fouiller dans les greniers… » La mystérieuse chapelle des morts aux Mouissèques, qui le passionne, sera ainsi peut-être au menu des prochaines semaines. Mais pas que. « L’idée, c’est aussi de rappeler aux Seynois que la ville possède un passé glorieux : une station balnéaire fréquentée par la jet-set internationale, une activité industrielle de pointe reconnue dans le monde entier et un cadre de vie exceptionnel avec ses rivages et ses forêts environnantes, conclut-il. Réanimer le passé permet de susciter fierté et dignité… »