Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Squat de Théoule : trois bonnes nouvelles 1. La villa est toujours vide : pas de squatteurs à l’horizon. 2. « Excepté au pénal, l’affaire est terminée » affirme Me Broc. 3. Un projet de loi a été déposé

- CHRYSTÈLE BURLOT cburlot@nicematin.fr

Toujours personne dans la petite maison de Théoule. Ni squatteurs ni propriétai­res. Un véhicule de gendarmeri­e. De temps en temps, une patrouille de la police municipale, des télés. Les époux Kaloustian ne viendront pas tout de suite. Au téléphone, Henri a expliqué qu’il se sentait très fatigué, « Le médecin m’a déconseill­é de prendre la route. » Madame est prise de vertiges et de malaises. Monsieur, 76 ans, après des nuits d’insomnie et plusieurs allers-retours Lyon-Théoule, est exsangue. Début de semaine prochaine peut-être… Du côté des squatteurs, après l’interventi­on de l’épouse sur BFM TV disant qu’elle « souhaitait réintégrer la maison » c’est silence radio. On sait, en revanche, que c’est elle qui a récupéré son époux à sa sortie du tribunal. Après son interpella­tion dimanche soir, Abdellah Z. a en effet été présenté au parquet. Lequel lui a spécifié sa convocatio­n pour le 27 octobre au motif de délit de violation de domicile (lire notre édition du 8 septembre). Le couple est donc vraisembla­blement réuni. La dispute et la suspicion de violences conjugales ne seraient plus d’actualité.

Qui sont les squatteurs et d’où viennent-ils ?

On peut d’ailleurs s’interroger sur cette famille. Qui est-elle ? D’où vient-elle ? Comment est-elle parvenue à entrer dans la maison ? La famille Z. est d’origine marocaine, Abdellah, son épouse, enceinte de quatre mois et leurs deux enfants de 7 mois et un an et demi. Elle était juste là installée en région parisienne. Lorsque nous l’avions rencontrée devant la villa le 1er septembre dernier, Abdellah Z., le père de famille, avait expliqué qu’il avait dû quitter son logement parisien parce qu’il se sentait menacé : « J’ai eu des problèmes avec des armes, on m’a tiré dessus à deux reprises. J’ai dû m’enfuir. » Le couple a également raconté que, ne trouvant rien pour dormir, il avait décidé de passer la nuit sur le parking d’une station-service à Aix-enProvence. « Nous avons été réveillés en pleine nuit, on s’est enfui… » La famille s’est retrouvée à Théoule vers le 18 ou 19 août. « Quelqu’un m’a appelé pour me dire qu’il connaissai­t un endroit où squatter. Il m’a donné les clés de la maison » a expliqué le mari.

Qui est cette personne ? avait-on demandé. « Quelqu’un que je ne veux pas dénoncer car il nous a dépannés. Il n’habite pas loin. Il a dit que la maison était vide, on s’est installé… » at-il répondu.

Qui a fracturé la porte et le volet ?

Ce mercredi, l’épouse des squatteurs a aussi évoqué cet intermédia­ire en expliquant qu’il aurait, en fait, loué cette maison au couple pour la somme de 1 000 euros « Comme il nous a donné toutes les clés, on a pensé qu’il était vraiment le propriétai­re. C’est vrai qu’après on s’est senti un peu mal. On s’est dit qu’on s’était fait avoir… »

Lorsqu’il a été entendu par la gendarmeri­e, Abdellah Z. a certifié qu’il n’était en « aucun cas l’auteur des dégradatio­ns commises sur la porte d’entrée et sur une barre de volet de la maison » a rappelé le procureur de la République dans son communiqué de presse de mardi. Lorsqu’Henri Kaloustian a voulu ouvrir la porte de sa maison, la clé n’a pas fonctionné : « La serrure avait été changée » avait-il commenté. Une question se pose : si Abdellah Z. a reçu les clés de la maison, il n’a pas eu besoin d’entrer par effraction. Alors, qui a fracturé la porte et le volet ? La réponse au tribunal…

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(Photo Sébastien Botella) Gendarmes et policiers municipaux présents toute la journée.

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