Dégénérescence maculaire : sanction record contre Novartis, Roche et Genentech
C’est la sanction la plus élevée jamais infligée à des laboratoires par l’Autorité française de la concurrence : Novartis, Roche et Genentech vont devoir payer millions d’euros pour des « pratiques abusives » visant à préserver les ventes d’un médicament largement prescrit en ophtalmologie au détriment d’un autre trente fois moins cher. Le médicament en question, le Lucentis développé par l’américain Genentech et commercialisé hors des Etats-Unis par le suisse Novartis, est utilisé pour traiter la dégénérescence maculaire (DMLA), principale cause de malvoyance chez les plus de cinquante ans dans les pays industrialisés. Toutefois, les médecins se sont rendu compte qu’un autre médicament de Genentech, l’anticancéreux Avastin, avait des effets positifs sur la DMLA et se sont mis à le prescrire bien qu’il n’ait pas d’autorisation de mise sur le marché pour cette maladie (l’AMM délivrée par les autorités de santé à la demande des laboratoires). Or l’Avastin - qui est commercialisé par le suisse Roche hors des Etats-Unis - a un coût fois moins élevé que le Lucentis : une injection du premier coûte à euros, contre euros pour le second au moment des faits. Et Roche détient par ailleurs, depuis , % du capital de... Genentech. L’Autorité de la concurrence a estimé que pour préserver leurs intérêts, les trois laboratoires se sont entendus pour dénigrer l’usage de l’Avastin en ophtalmologie, aussi bien auprès des professionnels de santé que des pouvoirs publics, favorisant les ventes plus lucratives du Lucentis. « Ces pratiques graves ont pesé sur les comptes sociaux », a déclaré la présidente de l’Autorité, Isabelle de Silva, « un impact en dizaines et centaines de millions d’euros » ,le Lucentis étant remboursé à % par la Sécurité sociale.