Loto du patrimoine : un projet sélectionné dans le Var
Depuis 2018, notre patrimoine national bénéficie d’une manne qui est loin d’être inintéressante. Mis sur le marché sous l’appellation « Super Loto Mission patrimoine », le Loto du patrimoine, créé dans le cadre de la Mission Stéphane Bern par la Française des jeux, permet de récolter de l’argent destiné à la Fondation du patrimoine afin d’assurer l’entretien de monuments – historiques ou non – considérés comme étant en péril. L’idée avait été lancée en septembre 2017 par le maire de Versailles, François de Mazières, qui avait alors plaidé pour qu’un tirage exceptionnel du Loto soit organisé à l’occasion des Journées européennes du patrimoine, et que les bénéfices soient affectés à la préservation du patrimoine par l’entremise du Centre des monuments nationaux ou de la Fondation du patrimoine. En 2018, plus de 20 millions d’euros avaient ainsi été collectés. Cette année, pour sa troisième édition, cinq tirages (2 millions d’euros minimum à gagner par tirage) étaient organisés les 9, 12, 14, 16 et 19 septembre. La Française des jeux a aussi mis en vente, depuis le 31 août, un ticket de jeu à gratter – Illiko Mission patrimoine – vendu au prix de 15 euros. Mais l’info qui intéresse les défenseurs du patrimoine de la région, rendue publique voici quelques jours, c’est bien sûr le fait que deux projets régionaux, l’un dans les Alpes-Maritimes, l’autre dans le Var, aient été sélectionnés par la Mission Stéphane Bern 2020.
Travaux d’urgence
Il s’agit dans les Alpes-Maritimes de la restauration du bastion de La Turbie, l’un des quatre que comporte la magnifique citadelle de Villefranche-sur-Mer et dans le Var de la remise en état du moulin de l’Adrech (1), près de La Garde-Freinet. Pour le premier, la notion d’urgence peut être évoquée. Le bastion de la Turbie menace en effet de s’effondrer, et avec lui, l’espace dédié au musée Volti qui abrite les sculptures de l’enfant du pays. Le bois est vermoulu, des moellons se descellent avec un vrai risque de chute dans le fossé dont une partie fait office de stationnement public. Les travaux envisagés relèvent ainsi essentiellement de la maçonnerie, du terrassement, de la ferronnerie et visent également à restaurer les banquettes de tir et les échauguettes (ces petites pièces cylindriques destinées à abriter un guetteur) et à étanchéifier les casemates. Quant au moulin de l’Adrech, sa restauration complète est envisagée pour une (re)mise en fonctionnement et pour son accessibilité. Outre la préservation du patrimoine, ce projet a ainsi pour but de développer une activité professionnelle à travers l’installation d’un meunier à temps plein qui produira de la farine à l’année. Il s’agira, expliquent ses promoteurs, « de privilégier la vente directe ou en circuit court et de proposer des farines labellisées bio sur meules de pierre ». Plus qu’une restauration, c’est bien une résurrection qu’ils appellent de leurs voeux… 1. L’an dernier, c’est un projet concernant le moulin à vent de Berre-les-Alpes qui avait été retenu.