Les anciens des chantiers racontent
Jean-Claude Guisti et Pierre Roume ont travaillé plusieurs décennies aux chantiers navals. A présent, ils sont membres de l’association CRCN (Centre de ressources de la construction navale) et se donnent pour mission depuis déjà onze années de transmettre leurs souvenirs à la nouvelle génération. « Quand on voit le parc, le casino et la vie qui s’est installée autour, on a du mal à imaginer qu’à l’époque, ici, c’était un immense chantier naval, raconte Jean-Claude. Plusieurs fois par jour, une sirène hurlait juste avant que la journée de travail commence. Lorsqu’il y avait du vent, on l’entendait résonner jusqu’aux Sablettes. La ville entière vivait au rythme du labeur des ouvriers. En 1975, plus de 10 000 personnes travaillaient sur les différents sites. Puis tout s’est arrêté et il a fallu faire autrement.
Notre devoir, à présent, c’est de transmettre nos souvenirs à la nouvelle génération afin qu’elle n’oublie pas l’histoire de sa ville. » Au programme : un film documentaire sur les premières heures de la cité, jusqu’à la fermeture des chantiers, puis un échange autour de l’exposition élaborée pour les scolaires, et une visite commentée du chemin de la Navale.
Lorsqu’on demande à JeanClaude quelles sont les questions les plus fréquemment posées pendant ses interventions, il répond sans hésitation : «Ilyatoujours un moment où on nous demande comment on a pu construire un bateau de 280 m dans un bassin de 230 m... Et bien on construisait le bateau en deux parties et ce n’est qu’après, sur le môle d’armement, qu’on assemblait les deux morceaux. Cette façon de faire était une première mondiale ! Aujourd’hui, cet espace sert aux paquebots de croisière que vous voyez juste devant ». En fin d’après-midi, le public, enchanté par ce voyage dans le temps, a pu poursuivre l’aventure en assistant à une conférence animée par Yolande Le Gallo sur l’école des apprentis des chantiers navals, qui est née au milieu des années 1930.