Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Gaspard Amédée Gardanne GÉNÉRAL DE NAPOLÉON

Solliès-Pont posée au milieu des oliviers, des vignes et des fleurs peut s’enorgueill­ir de voir le nom de l’un de ses enfants, gravé sur l’Arc de Triomphe.

- NELLY NUSSBAUM nous@nicematin.fr

C’est dans cette petite commune varoise qu’est né Gaspard-Amédée Gardanne le 30 avril 1758, de Joseph Gardanne, propriétai­re terrien, également capitaine d’une compagnie de canonniers garde-côtes basée à Solliès, et de Rose Jaubert, originaire d’Aix-en-Provence. Tout en suivant sa scolarité à Solliès-Pont, le jeune Gaspard travaille sur les terres familiales. À 21 ans, il change de vocation. Il s’engage chez les canonniers garde-côtes de son père, avant de partir pour la capitale en octobre 1780 et intégrer les gardes de corps du Roy Louis XVI. À Paris, Gardanne s’intéresse aux idées des philosophe­s qui militent pour une réforme profonde de la société. Aussi, travailler pour la royauté ne le satisfait plus. Il quitte son bataillon en 1784 pour retourner à Solliès-Pont où, après avoir perdu sa première épouse – il se mariera trois fois – il retrouve le travail de la terre et ne songe plus à reprendre les armes. C’était sans compter sur l’explosion révolution­naire en été 1789. Sa sensibilit­é contestata­ire ressurgie et il adhère alors totalement aux idées de Bonaparte qui, pour lui, représente­nt le changement. Fort de son idéologie patriote, Gardanne offre son bras à la patrie.

De galons en épaulettes, une ascension vertigineu­se

Le calme revenu, le 16 septembre 1791, il est nommé chef du 1er bataillon du Var et prend part à la campagne des Alpes pour défendre les frontières naturelles du pays. Il sera promu commandant de ce même bataillon un an plus tard. Lorsqu’en 1793, la ville de Toulon tombe aux mains des Anglais, Gardanne conduit le bataillon des paysans du Var au secours des armées de la Convention. Ses actes de bravoure sont remarqués et ne sont que le prélude aux nombreux titres qui vont faire sa gloire militaire et lui valoir tous les honneurs. En date du 26 fructidor an I (13 septembre 1793), il est nommé adjudant général chef de brigade par les représenta­nts du peuple dont Barras, nomination ratifiée par décret du 3 germinal an II (13 avril 1794). Envoyé en Italie avec l’Armée des Alpes, il se distingue encore lors de différente­s batailles, contre les Piémontais à Tende, à Castiglion­e le 5 août 1796 contre les Autrichien­s, puis à celle du pont d’Arcole les 15,16,17 novembre 1796 aux côtés d’un certain Bonaparte.

Remarqué par le premier consul Bonaparte

De retour à Paris, en prenant part active au coup d'État du 18 Brumaire (9 novembre 1799) Gardanne se fait remarquer et apprécier de Bonaparte. Aussi, en janvier 1800, Napoléon alors devenu 1er consul, lui offre son amitié et le nomme général de Division dans l'armée d'Italie. C’est à ses côtés que Gardanne s’illustre une fois de plus contre les Autrichien­s à la bataille de Marengo le 14 juin 1800, puis sous les yeux de Bonaparte au passage du Mincio, lors de la bataille de Pozzolo, le 25 décembre 1800. Les deux batailles furent sanglantes. Au retour à Paris en 1801, sa conduite exemplaire, sa bravoure et son intelligen­ce lui valent, non seulement ses épaulettes de général d’Empire et une prime de 10000 livres, mais aussi d’obtenir des mains du ministre de la Guerre Louis-Alexandre Berthier (1753-1815), un sabre d’honneur signé par Bonaparte. Fin avril 1802, il retourne en Italie pour commander les troupes françaises employées dans la République de Gênes. La même année, bien qu’il ait pris sa retraite, il participe encore à de nombreuses campagnes. En 1806, il termine sa carrière par les campagnes de Prusse et de Pologne. En 1807, il décide de quitter son commandeme­nt pour rentrer en France. Mais atteint par les fièvres, il meurt dans un hôpital à Breslau (Pologne) le 14 août 1807, sans avoir revu sa ville natale. Nommé membre de droit de la Légion d’honneur en 1804, le nom de ce Solliès-Pontois est gravé sur un des piliers de l’Arc de Triomphe à Paris au titre de général du 1er Empire.

Sources : Société Hyéroise d’Histoire et d’Archéologi­e ;Ville de Solliès-Pont

 ?? (DR) ?? . De sa ville natale à l’Arc de Triomphe, Gaspard-Amédée Gardanne a suivi une carrière militaire où tout en traversant l’Europe, il n’a cessé de gagner galons et épaulettes. . La bataille de Marengo fut une bataille sanglante. Gardanne battit les Autrichien­s, mais de part et d’autre, les pertes furent énormes. Tableau de Louis-François Lejeune ( – ), Collection du Musée National du Château de Versailles. . Le nom de Gardanne (e en partant du haut, colonne de gauche) est gravé sur l’un des piliers de l’Arc de Triomphe à Paris, parmi les  généraux du er Empire.
(DR) . De sa ville natale à l’Arc de Triomphe, Gaspard-Amédée Gardanne a suivi une carrière militaire où tout en traversant l’Europe, il n’a cessé de gagner galons et épaulettes. . La bataille de Marengo fut une bataille sanglante. Gardanne battit les Autrichien­s, mais de part et d’autre, les pertes furent énormes. Tableau de Louis-François Lejeune ( – ), Collection du Musée National du Château de Versailles. . Le nom de Gardanne (e en partant du haut, colonne de gauche) est gravé sur l’un des piliers de l’Arc de Triomphe à Paris, parmi les  généraux du er Empire.
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