#Fruit du désir
de Solliès), la Marseillaise ou la Panachée. Tandis que l’Abicou (qui ressemble à une aubergine), la Dauphine, la Goutte d’or, la longue d’été offrent deux récoltes par an », égrène le maestro en figues. Il n’oublie pas sa bête noire : la Saint-Jean « très capricieuse, elle ne donne souvent rien » et la Sultane, sa préférée, si sucrée « qui a la chemise qui paraît ». Il en consomme sans modération, aidé de ses cinq petits enfants qui se délectent de ce fruit violet. Son épouse le transforme parfois en confitures. Pour leur plaisir personnel. Pas question de vendre. Mais éclairer, oui. « J’ai pour habitude de dire qu’au printemps de la vie, on pousse ; à l’été, on vit et à l’automne, on transmet. » C’est ce que Louis s’attache à faire, auprès de tous les curieux qui pousseraient la porte de son atelier…
La fameuse pomme d’Adam serait-elle une figue ? De nombreux experts ont planché sur la question. Car le flou demeure… Dans leur jardin d’Eden, Eve et Adam avaient sûrement d’autres choix à fouetter que de noter la nature exacte des plantes. Le Nouveau Testament se contente d’ailleurs de nommer le fruit défendu : pomum. Ce qui en latin signifie banalement : fruit. Du coup, les artistes ont improvisé. Pomum, ressemblant à pomme, va pour la pomme. Ou la grappe de raisin. Les plus finauds ont choisi la figue, puisqu’après avoir désobéi à Dieu, nos deux ancêtres ont découvert qu’ils étaient sexués. « Alors ils se firent des pagnes en cousant ensemble des feuilles de figuier », est-il écrit ensuite. Au fil du temps, la figue devint un symbole érotique qui l’a fait mettre à l’index par l’église. Reste un drôle de lien entre cette dernière et les figues Marseillaises, qui une fois confites, s’appellent « couilles du pape ».