Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Alpes-Maritimes : « La situation s’est considérab­lement améliorée »

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Jean-Louis Marquès est formel: « Dans les Alpes-Maritimes, le patrimoine s’est considérab­lement amélioré depuis une quinzaine d’années. » Un état des lieux qu’il associe à une prise de conscience des élus « de sa valeur et de son intérêt, mais aussi de l’impact qu’il a sur l’attractivi­té touristiqu­e ».

Le délégué de la Fondation du patrimoine le décrit

comme « ancien, donc souvent fragile, contrairem­ent à la Bretagne parce qu’ici, nous n’avons pas de granite. Il s’agit de constructi­ons relativeme­nt sommaires qui étaient dégradable­s. Et que ce soit à Nice, Menton, Cannes ou Vence, les maires ont fait beaucoup pour sa préservati­on et sa restaurati­on.

Ceux qui ont en charge de petites communes y sont également sensibles. Depuis que je m’occupe de la Fondation, une trentaine de chapelles à l’abandon ont été restaurées. Des chapelles charmantes et rares sur le plan esthétique. »

Le Départemen­t est là, également, pour soutenir leurs actions : « Il aide toutes les communes dès lors que les projets de restaurati­on ne concernent pas des monuments classés. »

Saint-Honorat, unique en Europe

Quant à l’intérêt de ce patrimoine dans les Alpes-Maritimes, il assure qu’il vaut le détour, notamment « deux monuments assez exceptionn­els qui n’ont pas d’équivalent ailleurs. D’abord, la tour monastère de Saint-Honorat, que tout le monde reconnaît comme un monument unique en Europe et peut-être même dans le monde, et qui avait besoin qu’on s’occupe de lui. Les travaux, qui devaient démarrer en 2014, ont enfin débuté en décembre dernier. Ce magnifique et rare monument sera donc sauvé. Le deuxième ensemble, c’est la citadelle de Villefranc­he_sur-Mer, avec tout ce qui tourne autour du port, les anciennes forges, le bâtiment des galériens, etc. On vient de faire admettre l’un des quatre bastions au financemen­t du Loto du patrimoine. Il ne faut pas s’attendre à des sommes extraordin­aires, mais elles seront tout de

même significat­ives, et c’est surtout une reconnaiss­ance. »

Jean-Louis Marquès le dit : il

est optimiste. «Je le suis parce qu’il y a 14 ans, quand j’ai pris mes fonctions à la Fondation, je rencontrai­s encore quelques élus qui me disaient avoir d’autres priorités que le patrimoine. Cela, je ne l’entends plus du tout. Les élus ont compris que lorsqu’ils font des efforts sur le patrimoine, ils sont très aidés. Avec les souscripti­ons que nous lançons sur les projets, il y a un apport financier fait par la population et les entreprise­s locales, et ça, c’est un encouragem­ent pour les élus. Ils se sentent soutenus et ont moins peur qu’avant de se lancer dans des projets. » « Le petit patrimoine des Alpes-Maritimes est exceptionn­el : on est dans un départemen­t qui ne compte pas loin de mille chapelles. Peu de régions en France en ont autant. Elles sont fragiles parce que bâties avec du toutvenant, mais elles sont préservées. Dans ce départemen­t, en fait, il n’y a plus d’inquiétude majeure. »

Précision de l’expert : «Il ne faut pas oublier le rôle de Stéphane Bern, qui est un formidable ambassadeu­r. Ses émissions sensibilis­ent le grand public et les grands acteurs du patrimoine. » JeanLouis Marquès vante aussi

« le savoir-faire remarquabl­e des Compagnons et entreprise­s, dont certaines sont sollicitée­s à l’étranger ».

Et il le rappelle : « Quand on met de l’argent dans le patrimoine on fait travailler des entreprise­s locales, un architecte national, on utilise des matériaux, bref c’est un acte économique. » Pas négligeabl­e par les temps qui courent…

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(Photo E. O.) Jean-Louis Marquès.

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