Une cabine de téléconsultation augmentée à la pharmacie
Au Thoronet, les patients de l’unique officine du village peuvent désormais utiliser la cabine mise à leur disposition pour consulter un médecin à distance. Avec tout l’équipement médical nécessaire
De nombreux patients ont découvert, durant le confinement, les avantages et les limites de la téléconsultation. Désormais, ils sont quelques-uns à avoir testé la téléconsulation augmentée. La pharmacie des Vignes, l’unique officine du village du Thoronet, dispose en effet, depuis cet été, d’une cabine équipée d’un ordinateur et de différents matériels connectés. Oxymètre de pouls, stéthoscope, autotensiomètre, laryngoscope, otoscope peuvent être utilisés simplement par le patient, en autonomie, ou s’il le souhaite avec l’aide de la pharmacienne, une professionnelle de santé habilitée.
Consulter sans faire des kilomètres
Ces matériels fournissent toutes les informations nécessaires au bon diagnostic du médecin qui assure, à distance, la consultation. « Le poste informatique est installé dans une petite pièce isolée qui permet les échanges en toute confidentialité, explique Sabine Gasperi, la pharmacienne. C’est un service complémentaire dans un petit village en pleine expansion qui ne compte que trois médecins. Cela permet aux patients qui n’ont pas encore de médecin traitant, ou à ceux dont le médecin n’est pas disponible, d’avoir une solution pour consulter sans faire des kilomètres. » Plus prosaïquement, elle a trouvé là « une manière de répondre à l’agressivité ou à la détresse des patients auxquelles l’équipe est régulièrement confrontée quand les gens ne trouvent pas de médecins ». Plusieurs solutions informatiques sont disponibles sur le marché.
Si Sabine Gaspille a choisi MaQuestionMédicale, une société moins connue que d’autres, leaders sur le marché, c’est, explique-t-elle, « parce que sa déontologie me convenait ». « L’application est peu coûteuse pour les médecins et puis il y a un grand respect de la confidentialité. Le patient peut imprimer le compte rendu de l’entretien mais il n’est pas enregistré. À la fin de la consultation, tout est effacé. »
Simple et rapide
Quand un patient se présente, une demande de téléconsultation est envoyée sur le site et un des médecins référents locaux disponibles se connecte. « En général, on a quelqu’un dans un délai de trois à cinq minutes. Une fois, il a fallu attendre 20 minutes, concède la pharmacienne. Les médecins s’y mettent mais pas tous encore… Ça présente des avantages pour eux : ils peuvent télétravailler s’ils sont eux-mêmes malades et cela leur permet aussi de combler les vides dans leurs salles d’attente. » En fin de consultation, le patient paie avec sa carte bancaire et reçoit une feuille de soins. Le site permet la prise en charge du tiers payant, des affections longue durée (ALD) et de la Protection Universelle Maladie (la PUMa, qui remplace la CMU, la couverture maladie universelle). La cabine de téléconsultation, entrée en service cet été, n’a pas encore vu défiler beaucoup de patients.
Des limites légales et déontologiques
« En priorité, je réoriente vers les médecins disponibles. Mais à l’occasion, cela s’avère très utile, notet-elle, en citant l’exemple d’un patient qui voulait un traitement sans aller consulter. Il a fini par accepter la téléconsultation et c’est heureux car il est reparti avec un traitement impératif, une antibiothérapie… »