Agression d’une médecin à l’hôpital le procureur requiert une amende :
À Toulon, il faut parfois avoir l’ouïe fine pour entendre les débats qui se tiennent devant le tribunal correctionnel. Le procès d’une femme poursuivie pour l’agression d’un médecin de l’hôpital Sainte-Musse s’est tenu hier matin dans une forme d’entre-soi. Les coups de tonnerre, la pluie battante, les chuchotements d’avocats, le brouhaha de la salle des pas perdus et le port du masque anti-Covid ont rendu quasiment inaudible pour le public l’évocation du dossier par la présidente de l’audience.
« Colère légitime »
Une fonctionnaire territoriale de Montpellier était poursuivie pour « violence sur un professionnel de santé ». Selon les bribes que l’on a pu tirer de ce procès, la prévenue a reconnu avoir insulté la femme médecin qui l’a reçue alors que sa mère était hospitalisée, le 20 janvier 2020. « J’ai été terriblement choquée par le ton qu’elle a eu, expliquet-elle, il n’y avait aucune empathie. Ma colère a été légitime. » Elle conteste en revanche lui avoir porté un coup à la tête. Comment expliquer cette blessure évaluée à deux jours d’ITT ? « Elle a fait tomber ses lunettes par terre… Qui me dit qu’elle ne s’est pas cognée en les ramassant ? »
« Inacceptable »
La victime a livré ensuite sa version des faits, à voix basse… Son avocate a dressé le portrait d’une femme qui présente « toutes les qualités humaines d’un médecin, elle n’a jamais eu de problème. Ce n’est pas à elle de se remettre en question ».
Le ton et le volume sonore sont montés d’un cran quand le procureur a pris la parole. « Ce genre d’agression est inacceptable et fera systématiquement l’objet d’une réponse pénale », a posé le magistrat, avant de requérir une amende de 600 euros dont la moitié avec sursis, eu égard à la personnalité de la prévenue, jamais condamnée, et aux demandes de dommages et intérêts à hauteur de plusieurs milliers d’euros (outre la victime, le conseil de l’ordre des médecins et le centre hospitalier se sont constitués parties civiles). La défense a insisté sur le profil de la prévenue – « une maman qui est agréable, qui n’a jamais d’accès de colère » –, et sur « les variations » dans les déclarations de la plaignante. S’il y a eu violences, elles sont involontaires, a-t-elle plaidé. Et de mettre en balance la version de sa cliente et celle de l’accusation, alors que les faits se sont produits en l’absence de témoin neutre (seule la fille de la mise en cause était présente). « Je réitère mes excuses pour les paroles que j’ai tenues », a conclu la mise en cause. Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu public dans quelques semaines.