Que peut-on attendre du Conseil de défense ?
Le Conseil de défense, réuni autour d’Emmanuel Macron à l’Élysée, s’est terminé hier en début de soirée sans qu'’aucun participant ne prenne la parole. Cette réunion visait à étudier des « réponses concrètes » après l’attaque de Conflans, « à court et moyen terme ». Un peu plus tôt dans la soirée, l’entourage du chef de l’État, visiblement très déterminé, laissait sous-entendre que ces mesures pourraient venir renforcer et surtout accéler le projet de loi en préparation destiné à lutter contre l’islam radical. Ce dernier pourrait être « complété, élargi et approfondi ». Ce dernier devait se trouver sur la table du Conseil des ministres le 9 décembre prochain. On peut imaginer que ce texte sera examiné bien avant et même faire l’objet d’une procédure parlementaire rapide. Du côté de la place Beauvau, on soulignait que ce drame « est précisément ce que vise le projet de loi ».
Les réseaux sociaux dans le collimateur
Le conseil se serait également penché sur des mesures concernant les réseaux sociaux, sur la défense des professeurs menacés ou encore sur l’expulsion d’étrangers radicalisés, autant de sujets soulevés par l’assassinat de l’enseignant. Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a souligné hier la « responsabilité » de ceux qui ont participé au « lynchage public » de Samuel Paty sur Internet. Après la censure de la loi Avia par le Conseil constitutionnel au nom de la liberté d’expression, il a précisé que le gouvernement travaillait à « un dispositif juridique de lutte contre la haine sur les réseaux sociaux ». Dès aujourd’hui, Marlène Schiappa, ministre déléguée en charge de la Citoyenneté, devrait s’entretenir avec les membres de la plate-forme Pharos (en charge des signalements des contenus haineux sur Internet). Elle doit recevoir demain les patrons des principaux réseaux sociaux. Du côté du ministère de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer a annoncé « qu’il y aurait beaucoup plus qu’une minute de silence » . Le ministre a promis un « cadrage pédagogique national fort, puissant et strict » , mis en place pour réaffirmer les « valeurs de la République ».
Ont participé à ce Conseil le Premier ministre Jean Castex et six ministres : JeanYves Le Drian (Affaires étrangères), JeanMichel Blanquer (Éducation nationale), Florence Parly (Armées), Gérald Darmanin (Intérieur), Éric Dupond-Moretti (Justice) et Marlène Schiappa (Citoyenneté). Le procureur de la République antiterroriste Jean-François Ricard y assistait également.