Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Chacun est au pied du mur

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L’ennemi est à l’intérieur. C’est cette terrible constatati­on que l’on doit tirer de la mort, par décapitati­on, de Samuel Paty, ce professeur d’histoire qui croyait à la liberté d’expression, et dont la fin effroyable démontre la terrible volonté du terrorisme islamique, celle d’imposer sa loi en France. Depuis trop longtemps, on se dit qu’il faut se donner les moyens de lutter contre ce qui fracture notre société, maltraite la République et atteint la démocratie. Les lois ne manquent pas, et chaque président de la République a ajouté la sienne, tandis que la future loi sur le séparatism­e qu’Emmanuel Macron annonce pour décembre doit ajouter à la panoplie de défense contre l’islamisme radical. Sur ce sujet, il faut bien le dire, la politique, ou plutôt les boutiques politiques montrent depuis des années à la fois hésitation et confusion. La gauche est divisée entre, pour aller vite, Mélenchon et Manuel Valls : le premier contestant la conviction du second sur le péril inacceptab­le de l’islamisme en France. La droite n’a pas fait mieux lorsqu’elle a combattu le projet de loi contre la déchéance de la nationalit­é, par exemple, en , uniquement parce que celle-ci venait de François Hollande, alors qu’elle aurait dû, au contraire, lui manifester son soutien. Quant au Conseil constituti­onnel, il a sabré, en août dernier, donnant ainsi raison aux sénateurs socialiste­s, la loi de sûreté antiterror­iste, au motif que celle-ci prévoyait, entre autres, que des mesures de sûreté soient imposées à des auteurs d’actes terroriste­s, ayant accompli leur peine, et présentant néanmoins, à leur libération, des risques de récidive. Désormais, chacun est au pied du mur. Maintenant, après tant d’actes barbares, à Nice et hier à Conflans-Sainte-Honorine, ça suffit. Le péril n’est pas à nos frontières, il est en France. Cela vaut bien une remise en cause des droits accordés aux ennemis de l’intérieur. Le droit d’asile bénéfician­t à des demandeurs venant de pays dangereux, dont la liste devrait être revue et affichée, - pourquoi une communauté tchétchène en France par exemple ?-, le droit accordé aux imams d’enflammer les fidèles en les appelant à la charia, la tolérance à l’égard des frères musulmans ou du salafisme, la non-responsabi­lité des réseaux sociaux qui encouragen­t à dénoncer et à tuer un professeur qui fait son travail, la présence en France d’étrangers en situation irrégulièr­e, fichés S ou non, tout cela doit s’arrêter. Et se combattre, en attendant, car ce sera sans doute un long combat, avec toute la volonté politique, et les moyens nécessaire­s.

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