- : cinq dates qui ont marqué son mandat à Toulon
L’accession surprise à la mairie
Ils pleurent. En mairie ou à la permanence de François Trucy, le maire battu au second tour de cette élection municipale, beaucoup sont sous le choc. La triangulaire FN-PS-UDF a réussi au Front national, qui obtient , % des suffrages. Ni l’alliance avec les dissidents de droite, ni l’opposition socialiste n’ont pu se réaliser. Les affaires n’ont pas aidé, le contexte non plus : un an après l’assassinat de Yann Piat, alors que Maurice Arreckx a été mis en examen pour corruption active, la droite est fortement déstabilisée. Résultat, au soir de ce juin , Jean-Marie Le Chevallier et ses sympathisants arrivent à la mairie de Toulon. Ils avalent les volées de marches qui mènent jusqu’à la salle du conseil municipal. Un mandat de six ans démarre.
La mort de Poulet-Dachary
Le corps sans vie de Jean-Claude Poulet-Dachary, ans, est retrouvé au rez-de-chaussée d’un immeuble le août . Adjoint au maire, directeur de cabinet de Le Chevallier, il était considéré comme l’homme fort de la mairie. Ce matin-là, il porte deux plaies sur le crâne. L’une résulte d’une chute de plusieurs mètres. L’autre d’un impact. La possibilité d’un accident s’estompe, les enquêteurs privilégient la piste criminelle et, dans son sillage, arrivent les spéculations. Meurtre politique, comme l’avance le maire ?
Affaire de moeurs ? Agression ? Ce sont les pistes que vont explorer les enquêteurs du SRPJ de Toulon. Trois ans après les faits, les investigations s’orientent vers Jean-Marc Pétroff, un marginal toulonnais de ans. Entendu au moment des faits, il a déjà reconnu avoir entretenu des relations tarifées avec la victime. En , il est acquitté par les jurés de la cour d’assises. Un an plus tard, lors de son procès en appel, renversement de situation : Pétroff écope de quinze ans de réclusion criminelle.
Le « laboratoire »
Quand le FN remporte la mairie de Toulon, le parti a une ambition : faire de la préfecture du Var un « laboratoire » pour les idées de la formation. En , le maire refuse que la Fête du livre de Toulon rende hommage à l’écrivain Marek Halter. En quinze jours, un contre salon du livre s’organise donc à La Garde. Guy Bedos ou JeanClaude Izzo s’y rendent. Un an plus tôt, l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et les éditions Soleil de Mourad Boudjellal avaient édité un hors-série de pages : Charlie saute sur Toulon. toujours, la tension monte entre Châteauvallon, le Théâtre national de la danse et de l’image d’Ollioules, et la municipalité FN de la grande ville voisine. Dès l’élection de Le Chevallier, Gérard Paquet, le directeur du site, déclare l’endroit « lieu de résistance culturelle ». Puis refuse la subvention de la mairie FN.
Le départ du FN
Il a annoncé sa décision tard dans la nuit, entre un vendredi et un samedi de mars . JeanMarie Le Chevallier quitte le Front national. Le premier magistrat met en avant « de nombreux gestes de Jean-Marie Le Pen nuisibles à notre mouvement. » Le fondateur du parti, poursuit-il, « ne me soutient pas et il a provoqué la non-élection de mon épouse Cendrine aux législatives de l’année dernière »ennela soutenant pas.
L’épilogue
Le mandat de Jean-Marie Le Chevallier s’est terminé après le premier tour des élections municipales de . « Je vais peut-être m’accorder une année sabbatique, à Toulon ou ailleurs, et m’occuper davantage de mes filles. » Il ne reviendra pas, embrassant une retraite loin de Toulon et de la politique. Interrogé en par notre titre, il défendait son bilan, évoquant un mandat « bon pour les Toulonnais », s’appuyant sur un rapport plutôt favorable de la Chambre régionale des comptes.