La tradition provençale du déjeuner à l’ancienne
Le « mâchon » quèsaco ? Grâce ou à cause du couvre-feu, les Parisiens semblent l’avoir découvert. Il s’agit d’une tradition gastronomique lyonnaise, héritage direct des canuts et des tisserands de la Croix-Rousse, qui partageaient leur cuisine traditionnelle dès l’aube. Après avoir commencé très tôt leur travail ils s’accordaient une pause vers 9 heures pour partager dans les fameux bouchons quelques cochonnailles arrosées copieusement d’un pot de beaujolais. Un mot qui serait dérivé de mâcher.
Le « déjeuner » provençal
Pourtant moins connues, il existait en d’autres régions et pays des traditions similaires généralement nommées casse-croûte afin d’alimenter les pauses matinales des lève-tôt paysans, ouvriers d’usine, mineurs ou dockers En Provence cette tradition existait jusqu’à il n’y a pas si longtemps, notamment dans les communes rurales on l’appelait « déjeuner ». Ainsi ceux qui travaillaient dans les campagnes partageaient en milieu de matinée une caillette, un pâté de grive ou de sanglier, parfois même une daube odorante ou quelques rigaous bardés de lard gras, une omelette aux girolles, selon la saison. Au bord de la mer, les marins optaient plutôt, en ramandant leurs filets, pour quelques violets ou oursins, du poulpe, grillaient quelques sardines ou dans le meilleur des cas partageaient une bouille. Bon nombre de ceux qui ont pratiqué ce moment qui se voulait convivial ont d’ailleurs poursuivi ce rite la retraite venue. Et il n’est pas rare à l’heure du café matinal de rencontrer une personne la baguette de pain sous un bras, Varmatin sous l’autre, dire à la cantonade : « Adessias les amis, je m’en vais déjeuner ». » Et si, après le confinement, ça redevenait tendance sur les terrasses bandolaises à l’heure du… « déjeuner » ?