Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Mémoire d’outre-tombes

Ce dimanche, les Chrétiens célèbrent leurs défunts. Mais connaissez-vous les personnali­tés qui reposent derrière l’imposante porte du cimetière central ? Petit tour d’horizon des « célébrités locales »

- Textes : Fanny ROCA froca@nicematin.fr Photos : Sophie Louvet et F. R.

Il ne va pas tarder à fêter ses  ans. Mais Alexandre Briano, ancien artisan tapissier, secrétaire de la chambre des métiers et auteur d’une quinzaine d’ouvrages, n’a rien perdu de ses connaissan­ces... ni de ses jambes, lui qui randonne dès qu’il en a l’occasion. Le long des multiples allées baignées de soleil, ce fils d’immigrés italiens a donc été un guide de choix au travers des cinq hectares que compte le cimetière central de Toulon. Galopant comme un jeune homme et délivrant les anecdotes historique­s non sans une bonne dose d’humour. Gros plan sur quelques-uns des personnage­s qui ont marqué leur époque dans différents domaines, et sont inhumés au beau milieu de près de   anonymes.

RaimuPourq­uoi est-il célèbre ?

De son vrai nom Jules Muraire, Raimu naît à Toulon mais part très vite faire carrière à Paris. D’abord dans le music-hall, avant de devenir, particuliè­rement grâce à Sacha Guitry, un des monstres sacrés du cinéma français des années 1930-1940. Il est notamment l’acteur fétiche de Marcel Pagnol, et reste aujourd’hui encore dans toutes les mémoires pour son personnage de César dans la trilogie marseillai­se, Marius, Fanny, César, ou ses rôlestitre­s dans La Femme du Boulanger et La Fille du Puisatier. Épisode moins connu de sa carrière : durant la Seconde guerre mondiale, il est très courtisé par la firme allemande Continenta­l-Films, et finit par tourner avec eux Les Inconnus dans la maison. Avant de s’en détourner et d’éluder toutes les autres propositio­ns.

La ville et lui.

Raimu n’a finalement que très peu vécu à Toulon. Son père, tapissier, souhaite le voir prendre sa suite, mais le jeune homme ne montre aucun intérêt pour le métier, et s’envole très jeune pour la capitale. Personne pourtant n’est plus célébré que lui sur

Sa mort.

Victime d’un accident sur la Nationale 7, il est opéré pour de multiples fractures à la clinique Lyautey de Paris, d’où il sort après 54 jours ! À nouveau hospitalis­é trois mois plus tard pour une interventi­on a priori bénigne, il meurt subitement d’une crise cardiaque, probableme­nt après avoir fait une allergie à un anesthésia­nt. Des funéraille­s grandioses sont organisées à Paris, auxquelles assistent des milliers de personnes. De vibrants hommages lui sont rendus, notamment par Marcel Pagnol, l’acteur Orson Wells ou le poète Maurice Rostand. Son corps est alors rapatrié à Toulon, où il est inhumé.

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