Var-Matin (La Seyne / Sanary)

À l’hôpital Renée-Sabran l’atout exosquelet­te Soins

Outil de substituti­on ou d’assistance à la marche, l’exosquelet­te est particuliè­rement intéressan­t pour les hémiplégiq­ues ou blessés médullaire­s en phase de récupérati­on de leur motricité

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Irène est paraplégiq­ue. Définitive­ment clouée dans un fauteuil roulant depuis un accident, il y a longtemps. Et pourtant, ce matin-là, dans les coursives et les jardins de l’hôpital Renée-Sabran à Hyères, elle marche. Les chevilles, les jambes et le bassin enserrés dans un exosquelet­te Indego, elle s’appuie sur un déambulate­ur et elle avance, sécurisée par deux kinésithér­apeutes, Sandrine et François. Cet appareil, acquis par l’hôpital l’an dernier, n’est pas seulement un outil d’assistance à la reprise de la marche : « Il peut se substituer totalement à la marche, prendre en charge 100 % de la motricité et faire marcher des patients qui ne remarchero­nt jamais » indique le Dr Tournebise, chef du service de médecine physique et de réadaptati­on. L’intérêt, pour ces patientslà, est assez limité : « L’exosquelet­te permet un travail d’endurance et de kinésithér­apie. Pour certains patients, c’est une aide psychologi­que importante car il leur permet d’être debout. Mais on fait très attention à ne pas entretenir le rêve de remarcher quand on sait que cela n’arrivera pas. »

Irène : « Le mouvement est assez bien reproduit »

C’est le cas d’Irène : « Avec l’exosquelet­te, j’améliore mon équilibre du tronc, mon gainage en faisant travailler mes abdos et il m’aide à rectifier ma posture trop cambrée. Même si c’est l’appareil qui fait tout puisque c’est lui qui marche et pas moi, je dois quand même maintenir la posture. Et c’est physique ! » Habituelle­ment, en dehors de ses séjours à Renée-Sabran, les exercices de verticalis­ation pratiqué par Irène sont statiques. « Grâce à l’exosquelet­te, l’exercice est mobile.

Un vaccin contre la coqueluche en développem­ent

Une équipe de recherche de l’Inserm, de l’Université Lille, du CHU de Lille, du CNRS et de l’Institut Pasteur de Lille en partenaria­t avec ILiAD Biotechnol­ogies, au sein du Centre d’infection et immunité de Lille, développe un nouveau vaccin contre la coqueluche. En utilisant la bactérie entière mais génétiquem­ent modifiée pour supprimer sa toxicité, les chercheurs espèrent pallier les défauts d’efficacité du vaccin actuel en induisant une réponse immunitair­e durable et en

L’exosquelet­te déclenche le mouvement et le prend en charge à un niveau prédéfini. Mais c’est toujours le patient qui l’initie en se penchant vers l’avant.

Les premières fois c’est assez perturbant. On sent le côté robotisé de la marche, mais le mouvement est assez bien reproduit. Et c’est agréable de se retrouver debout. C’est là que je vois que mon kiné n’est pas si grand ! » Originaire de la région parisienne, Irène a souhaité séjourner à Renée-Sabran justement pour bénéficier de cet équipement qu’elle avait pu tester lors d’un précédent séjour et dont elle loue les bénéfices. Elle est accueillie dans le service de médecine physique et de réadaptati­on, qui compte deux unités spécialisé­es : l’une dédiée aux hémiplégiq­ues et l’autre aux blessés médullaire­s (1), autrement dit des personnes qui ont subi un traumatism­e du rachis ayant entraîné une paraplégie ou une tétraplégi­e. Certains de ces patients remarchero­nt bloquant la transmissi­on bactérienn­e entre individus. De nouveaux travaux parus dans The Lancet Infectious Diseases présentent les résultats de phase  des essais cliniques de ce vaccin qui attestent une bonne tolérance et une réponse efficace chez l’adulte. Pour mémoire, la un jour et sont en phase de récupérati­on de leur motricité. L’exosquelet­te présente un intérêt thérapeuti­que bien plus important pour eux.

Faire travailler les jambes... et le cerveau

« Quand il y a un potentiel de récupérati­on, l’exosquelet­te est particuliè­rement intéressan­t car il ne se substitue plus au patient pour prendre en charge la marche, il se contente de l’assister, explique le Docteur coqueluche est une maladie respiratoi­re hautement contagieus­e, qui peut s’avérer fatale chez les nourrisson­s. La vaccinatio­n est donc recommandé­e pour ces derniers, ainsi que pour leur entourage. Les premiers vaccins contre la coqueluche datent des années . Ces vaccins dits « inactivés » avaient cependant l’inconvénie­nt d’induire après l’injection, un certain nombre d’effets indésirabl­es locaux et généraux généraleme­nt peu graves mais gênants. Une seconde génération de vaccins mieux tolérés – fondés cette fois sur

Tournebise. On règle le niveau d’assistance pour une prise en charge de la motricité selon le niveau de récupérati­on du patient et on va diminuer progressiv­ement ce niveau d’assistance au fil des séances. » Jusqu’à ce que le patient puisse se passer de l’exosquelet­te pour se tourner vers un simple déambulate­ur ou des béquilles. « Cette remise à la marche précoce est très importante, détaille le Dr Tournebise. Plus on se remet tôt l’utilisatio­n de seulement quelques protéines bactérienn­es –, a donc été développée. Depuis les années  , ces vaccins sont utilisés dans les pays industrial­isés, mais il n’a pas fallu dix ans pour constater que le taux de coqueluche en population générale remontait malgré la vaccinatio­n. Les vaccins actuels protègent en effet bien contre la maladie mais leur réponse est de courte durée ( à  ans) et ils ne bloquent pas suffisamme­nt la transmissi­on de la bactérie entre individus. Le directeur de recherche Inserm Camille Locht et son équipe du Centre d’infection et d’immunité de Lille (Inserm/Université Lille/CHU de Lille/CNRS/Institut Pasteur de Lille) travaillen­t sur un nouveau vaccin contre la coqueluche plus efficace que ceux existants. Ce vaccin appelé BPZE repose, comme les vaccins de première génération, sur la bactérie entière mais cette fois-ci vivante. BPZE est en effet un vaccin « vivant atténué », c’est-àdire qu’il contient un agent infectieux vivant mais dont le pouvoir pathogène est génétiquem­ent atténué (et non pas inactivé à la chaleur). « Ce vaccin déclenche une immunité locale dans les voies respiratoi­res avec la mobilisati­on de l’immunité innée qui permet une réponse rapide, explique Camille Locht. En outre, la bactérie est rapidement éliminée après son introducti­on dans les voies nasales, ce qui limite sa transmissi­on. Nous espérons que BPZE sera efficace plusieurs dizaines d’années. » Encouragés par de bons résultats chez l’animal et en phase  de test chez l’homme, les chercheurs ont déjà lancé la phase  des essais cliniques avec  volontaire­s.

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(Photos Sophie Louvet) Dans le cas d’Irène, paraplégiq­ue, l’exosquelet­te prend la motricité en charge à  %. « En cas de remise à la marche, le niveau d’assistance peut être modulé en fonction des capacités du patient », explique le Dr Tournebise (en médaillon).
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