Un cambriolage qui vire au drame devant la cour d’assises du Var
La septième session de la cour d’assises du Var, à Draguignan, débute ce matin pour trois semaines. Les jurés auront à se prononcer sur quatre affaires, dont une en appel de la cour d’assises des Bouches-du-Rhône. C’est celle-ci qui occupera les débats cette semaine. Ils seront deux, ce matin, sur le banc des accusés. Deux à contester les peines infligées le 19 septembre 2019 à Aix-en-Provence. Maël Siaf y a été condamné à vingt ans de réclusion criminelle pour vol avec arme, séquestration, violence en réunion ayant entraîné une ITT de plus de 8 jours (45 jours en l’espèce) et recel. Mehdi Rahmani a écopé, lui, de deux ans de prison pour un délit connexe, à savoir la destruction d’objet concernant un crime – un téléphone portable – pour faire obstacle à la manifestation de la vérité.
Agression nocturne
Le point de départ de cette affaire se situe à Roquevaire, entre Aubagne et Saint-Zacharie. Dans la nuit du 29 mai 2016, un couple de restaurateurs et leur fils rejoignent leur domicile. À peine descendus de leurs véhicules, le père et le fils sont braqués et frappés par deux inconnus cagoulés. À l’intérieur de la villa, le propriétaire informe les malfaiteurs que son autre fils et un ami sont présents, endormis. En cherchant à faire sortir Cyril P. de son lit, une bagarre éclate entre les agresseurs, le père et le fils tout juste réveillé. Celuici est alors touché à la cuisse et à la vessie par un tir d’arme à feu. Dans la cohue, le père récupère un fusil de chasse et blesse mortellement Mohamed Berrebha au visage. L’autre malfaiteur, qui a tiré sur Cyril, parvient à prendre la fuite. Le lendemain, un certain Mehdi, très vite reconnu comme étant Mehdi Rahmani, fait le tour de la famille de Mohamed à Marseille pour leur annoncer son décès mais aussi pour détruire le portable que celui-ci avait laissé chez ses parents…
Un an d’enquête
Il aura fallu un an et un appel anonyme pour permettre aux policiers de retrouver la trace de Maël Siaf. Les enquêteurs n’ont pourtant pas chômé, remontant le fil d’une Renault Megane volée portant de fausses plaques d’immatriculation et garée derrière la propriété de la famille P. à Roquevaire, puis en mettant plusieurs personnes sous écoute, notamment W., la soeur de Mohamed Berrebha. Celle-ci avouera lors d’une garde à vue connaître le complice de son frère. Interpellé, Maël Siaf a toujours nié les faits, présentant plusieurs alibis différents, que ce soit devant les policiers ou lors de son procès à Aix-en-Provence. Sa défense, assurée par Mes Frédéric Monneret et Frédéric Coffano, avait alors soulevé le manque de preuves directes (ADN, armes) et les déclarations fluctuantes des témoins à charge. Sans succès en première instance. Mehdi Rahmani sera épaulé par Me Yessine Bouchareb. Mes Sabrina Amar, Marc Rivolet et Pascal Zecchini représenteront les intérêts des parties civiles.
Policiers agressés à Six-Fours : un procès en février
L’individu qui a été interpellé après l’agression de quatre policiers municipaux et nationaux, le octobre à Six-Fours, sera jugé en février. Les faits s’étaient produits lors d’une opération de contrôles dans les transports en commun (nos éditions du octobre). Âgé de ans, le suspect a été remis en liberté, sous contrôle judiciaire. Me Pascal Zecchini, son avocat, a souligné que son casier judiciaire était vierge. Le jeune homme est par ailleurs soupçonné dans une autre affaire de violences commises en juin contre trois personnes dépositaires de l’autorité publique. Jusqu’au jour de sa comparution, ce Toulonnais devra pointer au commissariat une fois par semaine et suivre des soins psychologiques.