Jérémy Iglesias, pilote sur le toit du monde Brignoles
Le pilote a décroché le titre de champion du monde en « KZ », catégorie reine du karting. Il peut envisager sereinement sa reconversion, toujours autour de la piste varoise
Enfin la bonne. Il lui courait derrière depuis quelque temps déjà et l’a tutoyé à deux reprises. Triple vice-champion d’Europe, double vice-champion du monde, le titre suprême se refusait inexorablement à lui. Alors 2020 serait sa dernière année, son ultime tentative avant une reconversion qu’il envisageait sérieusement. Mais pour ne pas avoir de regret, le pilote brignolais était bien décidé à en faire encore plus : « En début de saison je me suis promis que cette fois, ou ça passe, ou ça casse. » Pilote professionnel IPK, il arrive à convaincre son équipe italienne de lui laisser la main pour la préparation moteur qu’il confie à « Cédric Sport ». Un préparateur français qui a l’avantage de n’avoir aucun pilote de la même usine à ce niveau de compétition et qui peut donner le meilleur à Jérémy. Et son idée a été la bonne. Malgré une année marquée par des difficultés dues à la crise sanitaire, Jérémy n’a eu de cesse de préparer cette échéance de Lonato (Italie) pour la course de sa vie. Qu’il a réussie de façon magistrale s’offrant une première ligne pour la finale.
Prise de risques maximale
Il n’a donc laissé le soin à personne de prendre la tête de la course au premier freinage et même s’il se faisait reprendre à quinze tours de l’arrivée, il ne lâchait rien et reprenait le leadership au prix d’un freinage plus que tardif dans « l’épingle des mécanos » devant son staff scotché par ce coup de force. Il ne lui restait plus qu’à tenir quatre tours, ce qu’il faisait avec brio pour s’offrir enfin ce titre qui lui échappait depuis longtemps. A 33 ans, soit vingt-six ans après sa première course victorieuse en Espagne, Jérémy Iglesias est monté sur le toit du monde dans la catégorie reine, celle des rois du karting, la « KZ 125 boîte à vitesses » et peut penser à l’après l’esprit tranquille. Un après-karting qu’il entend consacrer au… karting. Plus au volant de son petit bolide, mais plutôt à la tête d’une structure pour accompagner les plus douées des jeunes pousses qui tournent sur la piste brignolaise tous les mercredis (à l’école dirigée par son grand frère et directeur de la piste, Yannick Iglesias) vers la compétition. Une sorte de « pôle compétition ». Vu le talent affiché par la famille Iglesias, nul doute que de futurs grands feront encore leurs premières