Le tabouret Tam-Tam icône des seventies
Léger, pratique et peu coûteux, ce siège initialement destiné aux pêcheurs est devenu un symbole de son époque et un best-seller à travers le monde. Aujourd’hui encore, il garde la cote.
Il était vendu dix francs, une peccadille. Et il a fini par se retrouver dans les espaces d’exposition du Musée d’art moderne de New York (MoMA) et au Musée des arts déco à Paris. Lui, c’est le tabouret Tam-Tam, un petit rigolo à l’allure de diabolo. Ou une sorte de sablier de plastique, si caractéristique de son époque avec ses couleurs pop. On pourrait penser que cette assise épurée est issue de longues réflexions entre designers de haut vol. Mais pas du tout. Son créateur se nomme Henry Massonnet. Il ne se trouve pas à Paris, mais à Nurieux-Volognat, un tout petit bled du Haut-Bugey, dans l’Ain. Celui-ci se trouve en plein coeur d’une zone surnommée la « Plastics vallée », où l’on trouve l’une des plus fortes concentrations d’entreprises transformant du plastique.
Des peignes, des seaux... et le Tam-Tam
En 1968, notre homme est à la tête de Stamp depuis une vingtaine d’années. L’entreprise familiale s’est spécialisée dans la fabrication de peignes. Il réside non loin du lac de Nantua, il aime taquiner le poisson. Alors, il décide de s’orienter vers la production de matériel destiné aux pêcheurs. Après avoir fait sortir des seaux ou encore des glacières de son usine, Henry Massonnet se met en tête de créer un tabouret. Léger, facilement transportable et doté de rangements. La conception de l’objet, haut de 45 centimètres, est d’une grande simplicité. Le Tam-Tam se compose de deux éléments coniques et creux qui s’emboîtent. Le tout étant surplombé d’un couvercle, un peu bombé, sur lequel les pêcheurs sont invités à poser leur séant.
Merci B. B.
Le succès sera fulgurant et s’étendra bien au-delà de la sphère des pêcheurs.
Lorsque Brigitte Bardot pose chez elle avec quelques modèles en évidence sur un cliché paru dans Ici Paris, les compteurs s’emballent. En l’espace de deux ans, le tabouret s’invite dans les intérieurs du monde entier. En l’espace de dix ans, il s’en écoulera de 12 millions d’exemplaires. Au plus fort de l’activité, 340 salariés oeuvraient dans l’usine de Nurieux-Volognat. Mais dans le prolongement de la crise pétrolière, le Tam-Tam verra son astre pâlir.
Revival au début du XXIe siècle
Mais comme on le constate encore et toujours, la mode, même en matière de design, est un éternel recommencement. En 2002, Sacha Cohen se penche sur ce « monument » en péril. Avec son entreprise, Branex Design, il relance la fabrication à partir d’un moule original, retrouvé dans les locaux de Nurieux. Le siège Tam-Tam fait un retour par la grande porte au salon Maison & Objet de Paris. En plus des traditionnelles teintes pop, il se décline dans des versions fluo, pailletées ou encore chromées. Aujourd’hui, l’usine Stamp continue l’aventure et dispose de 460 points de vente à travers le monde. L’original coûte entre 15 et 65 euros. Mais de petits malins n’hésitent pas à en proposer des copies à bas coût. La rançon de la gloire.
Deux éléments qui s’emboîtent, un couvercle bombé