Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le parcours 2021 a été dévoilé

Le « mont chauve » grimpé deux fois le même jour, les Pyrénées privilégié­es, deux contre-lamontre individuel­s : le Tour de France 2021 sera très différent de la dernière édition

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Il faut être pragmatiqu­e », a insisté son directeur Christian Prudhomme qui a été obligé de revoir sa copie initiale après le changement de site du Grand départ après les reports des grandes compétitio­ns dus au coronaviru­s. Initialeme­nt prévu à Copenhague, il sera donné finalement en Bretagne, la région d’accueil des quatre premières étapes avec, pour conséquenc­e, la modificati­on du premier tiers du parcours lequel a été présenté hier soir dans l’émission Stade 2.

La double montée du Ventoux

Grande nouveauté du Tour 2021, le « mont chauve » sera grimpé une première fois à partir de Sault, son flanc le moins connu (une seule fois dans l’histoire du Tour), puis dans son intégralit­é sur le versant sud à partir de Bédoin après la descente par le côté nord. « Le Ventoux sous toutes ses faces », a résumé Christian Prudhomme qui a opté pour une arrivée en bas de la descente, à Malaucène (Vaucluse). Principale­ment pour disséminer le public sur la plus grande zone possible, cinq ans après une arrivée chaotique au chalet Reynard, où le maillot jaune Chris Froome avait été englué dans un embouteill­age provoqué par la déferlante du public et avait couru en attendant d’être dépanné. Le Tour renouera ainsi avec l’une de ses ascensions emblématiq­ues, dans une année sans aucune montée alpestre du même ordre. Deux journées, au Grand-Bornand et à Tignes (un retour d’ascenseur pour la station savoyarde privée de la course en 2019 faute de route praticable), sont prévues dans les Alpes, logiquemen­t adoucies dès lors qu’elles sont cette fois le premier des deux grands massifs.

Les Pyrénées privilégié­es

Cinq étapes dans les Pyrénées, dont deux typées baroudeurs pour rejoindre Quillan, après la visite des châteaux cathares, et Saint-Gaudens : il reste trois grandes étapes pour les grimpeurs, à Andorre-la-Vieille pour la seule incursion à l’étranger avant la seconde journée de repos, au col du Portet et à Luz-Ardiden (après le Tourmalet), deux longues et spectacula­ires ascensions. Christian Prudhomme a cherché à varier pour les six étapes de montagne, entre les arrivées au sommet – trois – qui donnent lieu souvent à une course verrouillé­e jusqu’aux tout derniers kilomètres et les arrivées au bas de la descente. « Pour prolonger un peu plus la plage d’intérêt maximal », explique le directeur du Tour.

Le même souci de variété s’applique à la première semaine. La Bretagne réserve deux étapes pour puncheurs, à Landerneau et à Mûr-de-Bretagne (du pain bénit pour le champion du monde Julian Alaphilipp­e), deux autres pour sprinteurs. « La volonté est de ne pas avoir plus de deux étapes de plaine consécutiv­es pour les sprinteurs », confirme Christian Prudhomme. D’où le contre-lamontre de la première semaine intégralem­ent en plaine jusqu’au Morvan abordé au septième jour de course (Le Creusot).

Deux chronos individuel­s

Le Tour renoue avec sa tradition oubliée de deux contre-la-montre individuel­s, le premier à Laval le cinquième jour, le second dans les prestigieu­x vignobles du Bordelais entre Libourne et Saint-Émilion, à la veille de l’arrivée jugée comme toujours sur les Champs-Élysées, le 18 juillet. Le total des deux chronos plats - donne 58 kilomètres, la distance la plus conséquent­e depuis 2013 (65 km), sensibleme­nt supérieure aux chiffres des dernières éditions (36 km en 2020, 27 km en 2019). L’ensemble avantage-t-il un type coureur ? «Jenesais pas si on peut tirer des conclusion­s de la saison sinon que la jeunesse arrive de manière fracassant­e », estime le directeur du Tour. « C’est une période d’incertitud­e sur tous les plans, et aussi sur ce que vont donner les résultats des compétitio­ns ».

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